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Theresa May face à des Conservateurs plus divisés que jamais

Theresa May l'an dernier à la convention du Parti conservateur à Manchester. Les Tories, qui se déchirent sur le Brexit, se retrouvent cette année à Birmingham.

Theresa May l'an dernier à la convention du Parti conservateur à Manchester. Les Tories, qui se déchirent sur le Brexit, se retrouvent cette année à Birmingham. - OLI SCARFF / AFP

Theresa May se rend dimanche à Birmingham, où se tient, jusqu'à mercredi, la convention du parti conservateur. La Première ministre britannique devra affronter un parti plus que jamais divisé sur le Brexit et des europhobes très remontés.

C'est une Theresa May plus affaiblie que jamais qui arrivera dimanche à Birmingham pour la convention annuelle du Parti conservateur. La semaine dernière, au sommet de Salzbourg, les 27 ont rejeté son plan de sortie de l'Union européenne, le Plan « Chequers ». Malgré ce rejet, la Première ministre britannique persiste et signe : la seule alternative au Plan « Chequers », affirme-t-elle, est un « no deal », ce qui inquiète fortement les partisans d'un accord, même a minima avec Bruxelles. Une absence d'accord provoquerait même la démission de certains ministres de son gouvernement, croyait savoir The Times dans son édition de jeudi.

Les « hard brexiters » emmenés par Boris Johnson vont faire entendre leurs voix

Cette absence d'accord conviendrait en revanche parfaitement aux « hard brexiters ». Ces partisans d'une rupture nette avec l'UE sont farouchement opposés au plan de Theresa May et à tout autre plan qui maintiendrait la libre circulation des personnes. Ces eurosceptiques entendent respecter l'une des promesses faites lors du référendum sur le Brexit : celle de reprendre le contrôle des frontières du Royaume-Uni et de limiter l'immigration.

Emmenés par l'ancien ministre des Affaires étrangères, le bouillonnant Boris Johnson, ils comptent bien se faire entendre à la conférence du parti à Birmingham. L'ancien maire de Londres a beau avoir démissionné il y a deux mois de son poste à la tête du Foreign Office, il reste très présent dans la vie publique et les media, où il étrille régulièrement la Première ministre. Il a notamment comparé le plan « Chequers » à une « ceinture d’explosifs » passée autour du Royaume-Uni et dont on aurait remis « le détonateur à l’Union européenne, dans une tribune publiée par le Mail on Sunday », et qui a fait grand bruit outre Manche.

Les eurosceptiques menacent de faire tomber Theresa May au Parlement

Mais les europhobes du parti conservateur ne vont pas se contenter de faire entendre leurs voix à la conférence des Tories. Si Theresa May parvient à arracher un accord sur le Brexit avec les 27 à Bruxelles, elle devra ensuite les affronter au Parlement : la frange la plus eurosceptique des députés tories menace de ne pas le ratifier.

Alliés aux travaillistes, qui ont annoncé cette semaine qu'ils voteraient contre le Plan « Chequers » ou contre tout accord obtenu avec les 27, les ultra europhobes pourraient donc faire tomber la Première ministre et déclencher de nouvelles élections anticipées, ouvrant ainsi une nouvelle ère de grande incertitude.

Delphine Liou