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#ThisIsACoup: quand l’Allemagne devient la cible des twittos

Lancé par un professeur de mathématique catalan, Sandro Maccarrone, ce mot clé est ce lundi matin le plus utilisé sur le réseau de microblogging.

Lancé par un professeur de mathématique catalan, Sandro Maccarrone, ce mot clé est ce lundi matin le plus utilisé sur le réseau de microblogging. - Jacques Demarthon - AFP

Ceci est un coup d’Etat ! Ce message est devenu le haschtag le plus utilisé sur Twitter. Il dénonce la position allemande et répond à "#TsiprasLeaveEUSummit" qui demandait la semaine dernière au Premier ministre grec Alexis Tsipras de quitter le sommet de Bruxelles.

L’offensive a démarré dans la nuit de dimanche à lundi et, rapidement, elle a enflammé la toile. De quoi s’agit-il? D’un haschtag qui en quelques heures est devenu le symbole de la position allemande sur la question grecque : #ThisIsACoup, pour "ceci est un coup d’état".

Lancé par un professeur de mathématique catalan, Sandro Maccarrone, ce mot clé est ce lundi matin le plus utilisé sur le réseau de microblogging. Et pas seulement en Grèce ou en Espagne, mais aussi en France ou en Allemagne. Anonymes, mais aussi célébrités de l‘économie ou de la politique n’hésitent plus à commenter l’attitude qualifiée d’autoritariste d’Angela Merkel.

Parmi ces plumes, l’Américain Paul Krugman, Prix Nobel d'économie, pour qui les exigences de l’Allemagne sont une "pure folie". Il pointe particulièrement le projet qui semblait encore en vigueur dans la nuit de transférer 50 milliards d'euros d'actifs grecs dans un fonds ainsi que la menace d'une exclusion temporaire de la zone euro. Pour l’économiste, cela relèvent de la "pure vengeance, de la destruction de toute souveraineté nationale", en mettant la Grèce "face à une offre qu'elle ne peut refuser".

D’heure en heure, la critique de l’Allemagne se fait de plus en plus forte. Si certains tentent d’appeler à un boycott des produits allemands, d’autres utilisent le dessin humoristique pour faire passer leur message. Comme cette carte du nouvel empire allemand vu par Emmanuel Todd.

Ou cette caricature des années 20 qui compare la situation de la Grèce à celle de l'Allemagne après le premier conflit mondial.

Ce "hashtag" a un temps rivalisé avec un autre mot clé appelant le Premier ministre grec Alexis Tsipras à quitter le sommet de Bruxelles, #TsiprasLeaveEUSummit. 

Toutjours ce lundi 13 juillet, l'universitaire allemand Henrik Enderlein se désolait lui devant le spectacle offert par les dirigeants européens, écrivant sur Twitter: "Toutes les parties prenantes doivent se demander comment une telle escalade a pu se produire, au coeur de l'Europe", concluant avec le mot-clé #ThisIsAShame, "C'est une honte".

Pascal Samama avec AFP