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Le trafic aérien en Europe toujours perturbé

Sur le tarmac de l'aéroport allemand de Cologne-Bonn. Le trafic aérien restait très perturbé vendredi en Europe du Nord et de l'Ouest en raison du nuage de cendres formé après l'éruption d'un volcan en Islande. /Photo prise le 16 avril 2010/REUTERS/Wolfga

Sur le tarmac de l'aéroport allemand de Cologne-Bonn. Le trafic aérien restait très perturbé vendredi en Europe du Nord et de l'Ouest en raison du nuage de cendres formé après l'éruption d'un volcan en Islande. /Photo prise le 16 avril 2010/REUTERS/Wolfga - -

par Michael Holden LONDRES - Le trafic aérien est resté très perturbé vendredi en Europe du Nord et de l'Ouest en raison du nuage de cendres formé...

par Michael Holden

LONDRES (Reuters) - Le trafic aérien est resté très perturbé vendredi en Europe du Nord et de l'Ouest en raison du nuage de cendres formé après l'éruption d'un volcan en Islande.

Environ 17.000 vols ont été supprimés pour la journée de vendredi. L'espace aérien de nombreux pays demeurera fermé jusqu'à au moins samedi matin.

"Je dirais que l'Europe connait ses perturbations aériennes les plus importantes depuis les attentats du 11-Septembre", a déclaré un porte-parole de l'Aviation civile britannique.

"En ce qui concerne la fermeture de l'espace aérien, c'est pire qu'après le 11-Septembre. L'ampleur de ces perturbations est probablement plus importante que tout ce que nous avions connu auparavant", a-t-il ajouté.

Le volcan continue de cracher des cendres, ont dit des responsables islandais. Selon un expert, l'éruption pourrait s'atténuer dans les prochains jours mais un porte-parole du gouvernement a estimé que les cendres continueraient à se disperser dans le ciel européen.

Pour l'agence européenne de contrôle aérien Eurocontrol, l'impact du nuage de cendres volcaniques sur le trafic aérien européen devrait perdurer au moins pendant les prochaines 24 heures.

L'agence prévoit 11.000 vols ce vendredi dans l'espace aérien européen, contre 28.000 en temps normal. Jeudi, on a enregistré 20.334 vols, avant que de nombreux aéroports décident de suspendre leurs activités.

AÉROPORTS DU NORD DE LA FRANCE FERMÉS

En France, les aéroports du nord du pays resteront fermés au moins jusqu'à vendredi soir 20h00 (18h00 GMT), a annoncé la Direction générale de l'aviation civile (DGAC).

Les atterrissages seront autorisés brièvement, entre 12h00 et 16h00, mais seulement dans les trois aéroports d'Ile-de-France, Roissy-Charles-de-Gaulle, Orly et Le Bourget.

De son côté, la Grande-Bretagne, plaque tournante du trafic transatlantique, va maintenir son espace aérien fermé jusqu'à au moins 24h00 GMT (01h00 locales samedi).

Les cendres volcaniques rejetées par le volcan contiennent des particules de verre et de roche pulvérisée qui peuvent endommager les moteurs et le fuselage des appareils.

En 1982, un avion de British Airways avait subi une panne de moteurs en traversant un nuage de cendres au-dessus de l'Indonésie. L'appareil avait chuté de plusieurs milliers de mètres avant que les moteurs ne redémarrent. Cet incident a incité l'industrie aéronautique à mettre en place des plans d'urgence internationaux qui ont été activés jeudi.

Les cendres ne constituent pas une menace pour la santé dans la mesure où elles circulent à haute altitude, tempèrent les scientifiques.

Les perturbations interviennent au moment où les compagnies aériennes internationales sortent à peine d'un net ralentissement de leur activité consécutive à la crise économique mondiale.

Si les interdictions de trafic se poursuivaient, elles auraient un impact significatif sur les résultats des compagnies, dont le titre en bourse chutait vendredi, notamment pour Lufthansa, British Airways, Air Berlin et Air France-KLM.

Le volcan est entré en éruption mercredi, pour la deuxième fois en un mois, sous le glacier Eyjafjallajokull. Il fait fondre la glace et crache des cendres entre 6.000 et 11.000 mètres d'altitude, où elles ont formé un nuage qui s'est décalé en direction du Sud-Est, jusqu'à atteindre certaines régions d'Europe.

Rédactions de Londres, Dublin, Amsterdam, Bruxelles, Oslo, Stockholm, Helsinki et Paris, Eric Faye et Pascal Liétout pour le service français, édité par Gilles Trequesser