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Travailleurs détachés: la Pologne refuse de revenir sur la directive

Beata Szydlo, la Première ministre polonaise

Beata Szydlo, la Première ministre polonaise - Attila Kisbedenek - AFP

La Première ministre polonaise a affirmé qu'elle défendrait "jusqu'au bout" cette position, alors qu'Emmanuel Macron tente de convaincre ses partenaires européens de réformer cette directive décriée.

La Première ministre polonaise a affirmé ce jeudi le refus de Varsovie de revenir sur la directive européenne sur le travail détaché. "Nous défendrons jusqu'au bout notre position, parce que c'est une position qui est dans l'intérêt des travailleurs polonais", a expliqué Beata Szydlo face à la presse.

Cette déclaration intervient alors que le président français Emmanuel Macron effectue une tournée dans l'est de l'Europe pour promouvoir un durcissement de la directive sur le travail détaché.

Datant de 1996, la directive permet à une entreprise de l'UE d'envoyer à titre provisoire dans d'autres pays de l'Union ses salariés en continuant à payer les cotisations sociales dans le pays d'origine.

500.000 Polonais sont des travailleurs détachés

Pour Emmanuel Macron, cette directive constitue une concurrence déloyale pour le marché du travail français et est injuste pour les travailleurs français.

La Pologne est le pays qui profite le plus de cette directive et est farouchement hostile à toute réforme. Environ 500.000 Polonais sont employés par des entreprises polonaises dans d'autres pays membres de l'Union européenne.

La France, qui a accueilli 286.000 salariés détachés déclarés en 2015, est le deuxième pays d'accueil derrière l'Allemagne, favorable elle aussi à des garde-fous. Soutenue par l'Autriche et l'Allemagne, la France souhaite limiter la durée de séjour d'un travailleur détaché à douze mois et non ving-quatre.

Dans le cadre de sa tournée européenne pour promouvoir un durcissement du texte, Emmanuel Macron ne s'est rendu ni en Pologne ni en Hongrie, les deux pays les plus attachés au système actuel.

J.M. avec AFP