Trump "a de solides chances d'être réélu" juge cet ex-ambassadeur de la France aux Etats-Unis

Invité sur le plateau de "12H, l'Heure H", l'ancien ambassadeur français aux Etats-Unis estime que la procédure d'impeachment contre le président "n'aboutira probablement pas" et que ce dernier a même de solides chances en 2020.

Donald Trump poursuit sa campagne pour l'élection présidentielle de novembre 2020. Malmené par l'opposition, miné par les affaires, le président américain a-t-il vraiment une chance d'être reconduit à la Maison Blanche? C'est "la question à laquelle il est impossible de répondre" souligne François Bujon de l'Estang, ambassadeur de France et ancien ambassadeur aux Etats-Unis (de 1995 à 2002), qui était invité ce lundi dans l'émission "12H, L'Heure H" sur BFM Business.

"Nous sommes exactement à J-365" de l'élection présidentielle américaine. "Toute prévision, comme chacun le sait, est absolument impossible et il peut se passer beaucoup de choses pendant les 12 mois qui nous séparent du jour J. Mais il a de solides chances d'être réélu, tout le monde est d'accord avec cela" affirme-t-il.

Un socle électoral solide

"Si vous regardez les sondages, pour ce qu'ils valent, ils montrent très bien que sa base électorale est restée inentamée pratiquement depuis son élection" poursuite le diplomate. "Il a un socle électoral qui est extrêmement solide qui tourne autour d'à peu près 40% et les sondages montrent des hauts et des bas mais on tourne toujours autour de cette base de 40%." Evidemment, cela ne représente pas la majorité absolue mais le système électoral américain ne nécessite pas forcément cette majorité.

En revanche, Donald Trump est désormais visé par une procédure de destitution (impeachment), lancée par l'opposition. "C'est long, c'est compliqué, c'est aléatoire" tempère François Bujon de l'Estang. "Ça n'aboutira probablement pas puisque chacun sait qu'il faut une majorité importante au Sénat et que cette majorité n'existe pas." Pire, cela pourrait même avoir "un effet boomerang" pour les Démocrates. "Bien sûr, cela déstabilise le président (…) mais d'un autre côté, cela place les Républicains sur la défensive, et il existe toujours la possibilité, qu'en les bousculant trop, on les ressoude" prévient l'ambassadeur.

Thomas Leroy