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Trump douche tout espoir de règlement avec la Chine

Donald Trump

Donald Trump - Doug Mills/ AFP

Pas de signature d’accord commercial à l’horizon, assène le président américain qui en profite pour tancer une nouvelle fois la Fed.

L’été n’est vraiment pas propice à l’accalmie entre les Etats-Unis et la Chine. Après que Donald Trump a surpris tout le monde en annonçant il y a une dizaine de jours de nouveaux droits de douane à l’encontre des importations chinoises effectifs en septembre, le président américain a ce vendredi douché tout espoir de règlement à court terme.

« Nous ne sommes pas prêts à signer un accord », a asséné le locataire de la Maison Blanche juste avant de partir pour des congés dans son golf de Bedminster dans le New Jersey. « La Chine veut faire quelque chose, mais je ne suis pas prêt à faire quoi que ce soit pour l'instant » après « vingt-cinq ans
d'abus ». L’impasse est donc totale ce qui ne manquera pas de tétaniser à nouveau les marchés.

Dollar trop fort

Donald Trump, qui ne cesse de souffler le chaud et le froid depuis le début du conflit commercial, a prévenu qu'il pourrait augmenter encore les tarifs douaniers sur les produits chinois si Pékin n'acceptait pas les exigences américaines. Pékin a de son côté promis des représailles. Bref, les discussions qui doivent théoriquement reprendre en septembre risquent une nouvelle fois d’être houleuses. Si elles reprennent car Trump a évoqué la possibilité de les annuler. 

« On va voir si on maintient notre rencontre en septembre. Si on le fait, c'est bien, si on ne le fait pas, c'est bien aussi », a-t-il dit.

Cette stratégie vise-t-elle à faire baisser le dollar, trop « fort » au gout de Trump ? Le dollar fort « handicape » les industriels américains, estime le président qui en profite donc pour tancer une nouvelle fois la Fed.

Le président américain a appelé la Réserve fédérale à abaisser les taux d'intérêt d'un point entier, estimant que les Etats-Unis sont brimés par la politique monétaire de la banque centrale. Rappelons que toute hausse des taux affaiblit le billet vert.

Une telle perspective est hautement improbable. La Fed qui vient de relever son taux directeur d’un quart de point a laissé entendre que si une nouvelle baisse était possible, « la décision actuelle de réduire les taux est différente d'un début d'un long cycle de réduction ». Pour les analystes, la probabilité est ainsi de voir au mieux une nouvelle baisse cette année, similaire à la précédente, d’autant plus que les indicateurs macro-économiques restent solides : le PIB du pays a encore crû de 2,1% au deuxième trimestre, le chômage est historiquement bas et la consommation des ménages reste très bien orientée.

Retrancher d'un coup un point entier serait une mesure spectaculaire, qu'on associe habituellement à un choc économique sévère, en opposition complète avec la méthode de la Fed qui procède par paliers d'un quart de point pour affiner son objectif de taux et avec la situation économique du pays.

la rédaction