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Budget 2015: un Eurogroupe sous haute tension

Jeroen Dijsselbloem, le président de l'Eurogroupe, a vivement critiqué le projet de budget français, mais aussi l'absence de réforme en Allemagne.

Jeroen Dijsselbloem, le président de l'Eurogroupe, a vivement critiqué le projet de budget français, mais aussi l'absence de réforme en Allemagne. - Louisa Gouliamaki - AFP

Les ministres des Finances de la zone euro doivent se réunir lundi 13 octobre, notamment pour évoquer les budgets 2015 des Etats. Le tout sur fond de critiques visant la France, mais aussi l’Allemagne.

La semaine promet d’être décisive pour le Budget 2015 qui, outre son examen par les députés français, atterrira dans les mains des responsables européens avant mercredi.

Et les critiques n’ont pas attendu pour fuser, comme en témoigne la sortie vendredi de Jeroen Dijsselbloem, le ministre des Finances néerlandais et âtron de l'Eurogroupe. "Le projet de budget de la France est assez loin de l'objectif, à la fois en terme de déficit et de mesures effectives, concernant le déficit structurel et le nombre et la qualité des réformes qui doivent être réalisées." "Donc, sur les trois critères, l'ambition doit être revue à la hausse", a-t-il ainsi déclaré lors d’une conférence à Washington.

"Monsieur Dijsselbloem ne représente pas l'Europe"

Le patron de l’Eurogroupe devrait d’ailleurs faire part de ses remarques à Michel Sapin, lundi 13 octobre, puisque les ministres des Finances de la zone euro doivent se réunir à Luxembourg pour évoquer les budgets 2015 des Etats.

Les relations entre les deux hommes se sont quelque peu tendues ces derniers jours, concernant un éventuel rejet du PLF 2015 par Bruxelles. "On leur a donné deux ans et la question est: comment ont-ils utilisé ce temps? Pour être tout à fait franc, je crois qu'ils n'ont pas utilisé" ce délai pour des réformes, avait en effet déclaré Jeroen Dijsselbloem. Ce à quoi Michel Sapin avait répondu : "Monsieur Dijsselbloem n'est pas l'Europe. Monsieur Dijsselbloem ne représente pas l'Europe".

L'Allemagne également visée

Pressée de réformer son marché du travail, la France n’est pas la seule à essuyer les critiques du dirigeant néerlandais. Dans un entretien à paraître lundi dans le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung, Jeroen Dijsselbloem s’en prend également à Berlin, qu’il accuse de se reposer sur ses lauriers. "Les réformes structurelles ne sont pas quelque chose que l'on fait tous les dix ou vingt ans (...) L'Allemagne doit être vigilante pour rester compétitive", déclare-t-il ainsi. "On ne peut pas regarder, en étant content de soi, des réformes qui datent de plusieurs années (...) On doit regarder de l'avant".

Yann Duvert avec agences