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Un patron du fisc australien arrêté pour une vaste escroquerie à l'impôt

Cette escroquerie servait vraisemblablement à financer le train de vie fastueux de ses auteurs présumés

Cette escroquerie servait vraisemblablement à financer le train de vie fastueux de ses auteurs présumés - William West - AFP

Une vaste escroquerie aurait permis de détourner 165 millions de dollars australiens (110 millions d'euros). Neuf personnes ont été arrêtées, dont un patron du fisc et son fils.

C'est l'une des plus grandes escroqueries en col blanc de l'histoire australienne. La police du pays a démantelé une vaste escroquerie qui aurait permis de détourner 165 millions de dollars australiens (110 millions d'euros) d'impôts, et dans laquelle sont impliqués un des patrons du fisc et son fils. Un vaste coup de filet, dans l'État de Nouvelles-Galles du Sud, a permis d'arrêter neuf membres présumés de ce réseau soupçonné d'avoir mis en place cette escroquerie.

Le commissaire adjoint du fisc australien (ATO), Michael Cranston, a été inculpé pour abus de pouvoir et risque cinq ans de prison. Il n'est pas soupçonné d'être directement impliqué dans la fraude mais il aurait divulgué des informations classifiées à son fils Adam, considéré, lui, comme un des cerveaux de cette fraude.

"On pense que 165 millions de dollars australiens ont été détournés", a déclaré jeudi lors d'une conférence de presse Leanne Close, de la police fédérale australienne. Elle a expliqué que cette escroquerie ne servait vraisemblablement qu'à financer le train de vie fastueux de ses auteurs présumés. Les policiers ont procédé dans le cadre de leur enquête à la saisie de 15 millions de dollars australiens en liquide, de deux avions, 18 biens immobiliers, 24 voitures anciennes ou de luxe, des armes, des oeuvres d'art et des bouteilles de grands vins.

Une cascade de structures

Au coeur de l'escroquerie, se trouvait, selon la police, un prestataire de gestion de paie externalisée. Cette société s'occupait des salaires d'entreprises tiers au travers d'une cascade de structures contrôlées par les escrocs présumés.

Ce sont ces structures qui ne versaient qu'une fraction de l'impôt dû à l'ATO. Le restant terminait dans les poches des escrocs au travers d'une autre série de sociétés et de trusts. "Il semble que le fils de Michael Cranston lui ait demandé de pouvoir accéder à certaines informations", a déclaré Leanne Close. "Nous ne pensons pas à ce stade qu'il était au courant de la fraude."

Le Premier ministre Malcolm Turnbull a estimé que cette opération de police prouvait que personne n'était au-dessus de la loi. "On ne peut être complaisant avec l'impératif d'intégrité au sein de l'administration et du gouvernement", a-t-il dit. "Nous lutterons sans relâche contre les abus de pouvoir, la corruption et les malversations."

D. L. avec AFP