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L'aide du FMI n'est pas une garantie tout risque

L'aide du FMI ne constitue pas une garantie anti-défaut, prévient Moody's.

L'aide du FMI ne constitue pas une garantie anti-défaut, prévient Moody's. - -

Moody's a publié, mardi 13 août, une étude concluant que les pays sous assistance financière du Fonds monétaire international ne sont pas à l'abri d'une défaillance.

L'aide du Fonds monétaire international n'est pas une garantie anti-faillite pour les Etats. Loin s'en faut même, puisque 16,4% des pays sous perfusion financière du fonds ont quand même fait défaut entre 1983 et 2012. Soit près d'un sixième d'entre eux. Ce sont les résultats qu'a obtenu Moody's via son étude, parue ce mardi 13 août, sur 168 pays, dont 114 ont reçu le soutien du FMI sur la période.

Une réponse argumentée à ceux qui se demandent pourquoi Moody's ne modifie pas les notes souveraines des pays à partir du moment où ils bénéficient d'un programme de soutien du Fonds. Ces programmes "ne sont pas toujours suffisants pour éliminer le risque élevé de défaut associé aux conditions de prêt", souligne l'agence.

Ses analystes reconnaissent néanmoins que l'aide de l'institution est globalement efficace. La grande majorité des pays qui ont bénéficié de son soutien n'ont pas connu de défaillances sur leur dette, alors même qu'ils étaient "en grande détresse" et qu'ils n'avaient plus accès aux capitaux privés pour se financer.

Le nombre de plan d'aide augmente depuis 2008

En outre, elle note que même en cas de défaut, la tutelle du Fonds a été déterminante pour réduire son "impact macro-économique". Grâce à des financements provisoires ou à une assistance pour une "restructuration plus ordonnée" des dettes du pays en faillite.

Reste que sur cette période de trente ans, les défauts ont été deux fois plus nombreux pour les pays bénéficiant de l'aide du FMI. Normal, pour Moody's, puisque les pays qui sollicitent le FMI sont à priori confrontés à des "facteurs de risques" pouvant les conduire à un défaut, comme une crise bancaire ou une dette qui devient insoutenable.

Après un recul au début des années 2000, le nombre des plans d'aide du FMI a recommencé à augmenter après la crise financière de 2008. Actuellement, plus d'une soixantaine de pays bénéficient de prêts de l'institution, dont quatre de la zone euro: la Grèce, l'Irlande, le Portugal, et Chypre.

Nina Godart et AFP