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Economie et Social

Une monnaie unique n'a pas de sens si Schengen s'effondre

Jean-Claude Juncker délivre un message sombre pour l'avenir de la monnaie unique.

Jean-Claude Juncker délivre un message sombre pour l'avenir de la monnaie unique. - Frédérick Florin - AFP

Jean-Claude Juncker a rappelé ce mercredi que la libre circulation des personnes était l'une des pierres fondatrices de la construction européenne. Le président de la Commission s'oppose à la multiplication des barrières internes.

Pour une fois, Marine Le Pen ne contredira pas Jean-Claude Juncker. Le président de la Commission européenne a mis en garde ce mercredi 25 novembre ceux qui voudrait remettre en cause la libre circulation des hommes et des marchandises au sein de la zone euro: "une monnaie unique n'a pas de sens si Schengen s'effondre. C'est l'une des pierres fondatrices de la construction européenne". Dresser des barrières internes pour empêcher l'arrivée de réfugiés constitue donc une erreur aux yeux du chef de l'exécutif européen.

Quelque 1.500 migrants sont actuellement bloqués dans le nord de la Grèce sans pouvoir franchir la frontière macédonienne depuis que les pays de l'ouest des Balkans (Croatie, Serbie, Macédoine, Slovénie) ont décidé de ne laisser passer que les réfugiés fuyant les conflits en Syrie, en Irak et en Afghanistan et de refouler les migrants dits "économiques".

Des clôtures érigées 

Plusieurs dizaines de milliers d'autres migrants et réfugiés se trouvent en Macédoine, en Serbie et en Croatie depuis que les pays plus au nord appartenant à la zone Schengen ont érigé des clôtures pour empêcher leur passage.

Les Nations unies ont d'ailleurs condamné mardi ces mesures prises pour filtrer les migrants en fonction de leur nationalité. "La sélection des demandeurs d'asile sur la base de leur nationalité présumée viole le droit de toute personne à demander l'asile, indépendamment de sa nationalité, et à obtenir que son cas individuel soit entendu", dit Ban Ki-moon, secrétaire général de l'Onu.

L'Europe doit dire qu'elle ne peut plus accueillir autant de migrants, a estimé mercredi le Premier ministre français Manuel Valls, pour lequel un strict contrôle des frontières externes de l'UE est essentiel pour préserver l'avenir de l'Union européenne.

D. L. avec AFP