BFM Business
Economie et Social

Une petite bouffée d'oxygène pour la Grèce

La Grèce est sur la bonne voie pour obtenir le versement d'une tranche de 31,5 milliards d'euros de l'aide européenne

La Grèce est sur la bonne voie pour obtenir le versement d'une tranche de 31,5 milliards d'euros de l'aide européenne - -

Le pays a obtenu un délai de deux ans pour réduire son déficit public. Il est également sur le point de s'entendre avec la troïka sur son programme d'économie, prélude au déblocage d'une tranche de l'aide européenne.

C’est une petite bouée de sauvetage pour Athènes. Ce mercredi 24 octobre, le ministre des Finances Yannis Stournaras, a déclaré au Parlement grec que la Grèce a obtenu "un délai" pour mener à bien son programme d’ajustement budgétaire. Selon une source ministérielle ce délai serait de deux ans, c’est-à-dire la demande formulée par les autorités helléniques en août dernier et appuyée par le FMI.

Le pays actuellement en récession, devra ainsi remplir ses objectifs budgétaires d’ici 2016 au lieu de 2014. Il s’agira plus précisément de ramener le déficit public du pays de 9,4% du PIB à 3%. La Grèce disposera, en outre, de plus de temps pour accélérer ses privatisations et mener ses réformes structurelles.

En échange de ce délai, Yannis Stournaras a dû s’entendre avec les représentants de la troïka, (Union Européenne, Banque centrale européenne, FMI) sur un nouveau programme de rigueur.13,5 milliards d’euros d’économies budgétaires devront ainsi être réalisée d'ici 2014, dont la majorité l’année prochaine.

Ces économies viendraient de 6,3 milliards de coupes dans les salaires publics, pensions de retraites et allocations sociales, et du départ de 25 000 salariés du public d'ici fin 2013. Mario Draghi, président de la BCE, a néanmoins fait savoir que la troïka n'avait pas encore totalement fini l'examen de ces mesures même si celui-ci "progresse".

La Grèce se rapproche du déblocage de 31,5 milliards d'euros

Cet accord, s'il se confirme, devrait surtout aboutir au déblocage d’une tranche de 31,5 milliards d’euros, dans le cadre du second plan d’aide européen à la Grèce de 130 milliards d’euros. Les ministres des Finances de la zone euro doivent se réunir le 12 octobre prochain pour décider du versement de cette tranche.

Mais les Etats-membres de l’UE ont plusieurs fois fait savoir qu’ils se baseraient sur le compte-rendu de la troïka. La Grèce pourrait donc légitimement s’attendre à un feu vert de la part de ses voisines. Toutefois, Yannis Stournaras devra au préalable convaincre ses pairs. La coalition gouvernementale composée du Pasok (socialiste), de la Nouvelle Démocratie (droite) et d’un petit parti de la gauche modérée doit accord approuver cet accord.

Une fois leur aval obtenu, le texte sera encore soumis au vote du Parlement, la semaine prochaine normalement. Ensuite seulement, les dirigeants européens pourront débloquer les financements à Athènes et donner une fin heureuse à ce très long épisode du feuilleton grec.

Julien Marion et AFP