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Ursula Von der Leyen élue de peu présidente de la Commission européenne

Ursula Von der Leyen, prochaine présidente de la Commission européenne

Ursula Von der Leyen, prochaine présidente de la Commission européenne - FREDERICK FLORIN / AFP

La démocrate-chrétienne, l'allemande Ursula von der Leyen a été élue mardi présidente de la Commission européenne par le Parlement européen, à une courte
majorité.

Ursula von der Leyen deviendra bien la première femme présidente de la Commission européenne. Mais sa candidature a été validée de justesse par ce mardi par le Parlement européen. L'allemande a été élue à une courte
majorité de 383 voix. Pour rappel, son prédécesseur, Jean-Claude Juncker, issu comme elle du Parti populaire européen (PPE), le groupe le plus important du Parlement, avait recueilli 422 voix sur les 376 nécessaires en
juillet 2014.

Une candidature fraîchement accueillie

Sa candidature, fruit d’un compromis gouvernemental franco-allemand, avait été fraîchement accueillie par le Parlement, vexé que les candidats proposés par ses principaux groupes politiques aient été écartés les uns après les autres par les chefs d’Etat et de gouvernement lors du dernier sommet européen.
Le PPE et Renaissance, le groupe centriste où siège La République en marche, lui avaient promis leur soutien mais l’extrême droite, les Verts et la gauche radicale ont refusé de lui apporter leurs suffrages tandis que le groupe social-démocrate, très divisé, a finalement annoncé qu'ils
voteraient aux deux tiers en sa faveur . Cette faible majorité indique qu'il y a eu aussi des défections au sein de sa famille politique.

Des gages à la gauche et aux écologistes

Mère de sept enfants et médecin de profession, Ursula von der Leyen est néanmoins créditée d’une fibre sociale et d’une approche libérale sur les sujets de société. Dans un discours devant le Parlement, mardi matin, elle
s’est efforcée de donner des gages à la gauche et aux écologistes sur l’Europe sociale et la lutte contre le réchauffement climatique. 

La nouvelle présidente de la commission européenne a notamment promis
un green deal pour l'UE ds les 100 premiers jours de son mandat, la neutralité carbone pour 2050, inscrite dans la première loi européenne sur le climat et la réduction des émissions CO2 pouvant aller jusqu'à 55% en 2030. Elle a aussi multiplié les engagements destinés à séduire au delà de sa famille politique : une commission paritaire homme femme, un droit d'asile plus uniforme, la reconnaissance du droit d'initiative du Parlement européen pour des textes de loi (actuellement réservé à la seule commission), une convention pour l'avenir de l'Europe et un système d'assurance chômage européen pour aider les pays en crise.

Un parlement très morcelé

Mais pour chacune de ses promesses, Ursula Von der Leyen devrait rassembler une majorité pour les concrétiser, dans un Parlement européen plus morcelé que jamais. 

Le collège de 28 commissaires (dont elle-même, soit un par Etat membre) qu’elle va maintenant constituer, sur la base des candidats proposés par les Etats, fera l’objet d’un second vote du Parlement, à l’automne, après que les eurodéputés auront auditionné chacun des postulants.

Delphine LIOU avec Reuters