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Valls veut plus de réciprocité dans les échanges avec la Chine

Manuel Valls veut "renforcer le partenariat avec la Chine".

Manuel Valls veut "renforcer le partenariat avec la Chine". - Martin Bureau - AFP

Le Premier ministre est en visite en Chine pendant trois jours. Il veut en profiter pour évoquer les "blocages" persistants quant aux restrictions chinoises à l'importation de certains produits.

La France voudrait devenir un partenaire de poids auprès de la Chine. Le Premier ministre, Manuel Valls, a appelé jeudi 29 janvier, à son arrivée en Chine, à davantage de "réciprocité" dans les échanges commerciaux franco-chinois, qui doivent être "rééquilibrés" en faveur de la France.

Le chef du gouvernement français, arrivé à Tianjin au début d'une visite officielle de trois jours en Chine, a visité la grande usine Airbus ouverte il y a dix ans dans la quatrième ville du pays, à une centaine de kilomètres à l'est de Pékin.

Cette usine d'assemblage d'A320 "illustre parfaitement le dynamisme de notre relation", selon Manuel Valls: un quart en effet des avions vendus par Airbus vont en effet vers le marché chinois. La France, qui "accueille tous les investisseurs, Chinois en tête", est "déterminée à renforcer ce partenariat de long terme", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre, après la visite de l'usine au côté du PDG d'Airbus Fabrice Brégier, s'est dit "sûr" que l'avionneur européen concrétiserait son projet de "centre de finition" de l'A330, spécialement adapté au marché chinois, "sous réserve qu'il reçoive un nombre suffisant de commandes" de la part de compagnies chinoises.

Manuel Valls a appelé à "remédier au déséquilibre" des échanges commerciaux France-Chine: les exportations de la Chine vers la France sont ainsi 2,5 fois plus élevées que celles de la France vers la Chine. Et les investissements chinois en France sont eux aussi bien inférieurs.

"Connaissance mutuelle de nos atouts"

Pour réduire l'écart, le Premier ministre a fait valoir "les réformes ambitieuses" et les "orientations très claires" prises par son gouvernement pour renforcer la compétitivité des entreprises françaises. "Mais la question du rééquilibrage des échanges - il faut également le dire - dépendra d'une plus grande réciprocité dans nos échanges commerciaux", a toutefois souligné Manuel Valls.

Cette réciprocité devra reposer "sur la confiance et la connaissance mutuelle de nos atouts". Cette allusion à la réciprocité peut s'entendre comme une référence aux obstacles jugés encore trop nombreux aux exportations françaises et européennes vers la Chine.

L'entourage de Manuel Valls avait indiqué en amont du déplacement que le Premier ministre souhaitait évoquer les "blocages" persistants quant aux restrictions chinoises à l'importation de certains produits, dans l'agroalimentaire notamment.

Chine, premier émetteur mondial de gaz à effet de serre

Les "investisseurs chinois" sont "les bienvenus" en France, a insisté Manuel Valls, se félicitant des récentes prises de participations chinoises dans l'aéroport de Toulouse (sud) et dans la société d'activités touristiques Club Med, qui avaient fait grincer quelques dents en France. Même dans un secteur sensible comme les télécommunications, le Premier ministre se dit "très favorable" à accueillir un centre de recherche en France du géant chinois Huawei.

Après la première étape à Tianjin, Manuel Valls poursuit sa visite à Pékin, où il passera à une exposition de photos consacrée au changement climatique. Un clin d'oeil à l'autre objectif du voyage pour la partie française: amener la Chine, premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, vers sa signature à un accord mondial lors de la COP 21, la grande négociation sur ces émissions qui aura lieu en décembre en France.

Cette conférence sera le "chantier principal", qui "va mobiliser toutes les forces des dirigeants français et chinois cette année", a dit Manuel Valls à Chine nouvelle, saluant le "premier pas" qu'avaient constitué les nouveaux engagements pris par la Chine avec les Etats-Unis en novembre.

D. L. avec AFP