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Varoufakis accuse de "terrorisme" les créanciers de la Grèce

"Ce qu'ils font avec la Grèce a un nom: terrorisme", accuse Yanis Varoufakis, connu pour sa liberté de ton, dans un entretien au quotidien espagnol El Mundo

"Ce qu'ils font avec la Grèce a un nom: terrorisme", accuse Yanis Varoufakis, connu pour sa liberté de ton, dans un entretien au quotidien espagnol El Mundo - Arris Messinis(AFP

Le ministre grec des Finances accuse les créanciers du pays de "terrorisme" et de vouloir "humilier les Grecs", dans un entretien au quotidien espagnol El Mundo.

Le bouillant ministre grec des Finances Yanis Varoufakis met la pression sur les électeurs à la veille du référendum crucial pour l'avenir de la Grèce au sein de la zone Euro.

"Ce qu'ils font avec la Grèce a un nom: terrorisme", accuse Yanis Varoufakis dans un entretien au quotidien espagnol El Mundo. "Aujourd'hui ce que veulent Bruxelles et la troïka, c'est que le oui gagne pour pouvoir ainsi humilier les Grecs", ajoute-t-il.

Son intervention survient après qu'Alexis Tsipras a rejoint vendredi soir 3 juillet, ses partisans qui manifestaient pour le non sur la place Syntagma, dans le centre d'Athènes, à pied depuis son bureau en fendant la foule

"Pourquoi est-ce qu'ils nous ont forcé à fermer les banques? Pour insuffler la peur aux gens. Et quand il s'agit de répandre la peur, on appelle ce phénomène le terrorisme", développe le ministre en parlant de la politique menée par les créanciers d'Athènes, le Fonds monétaire international (FMI), la Banque centrale européenne (BCE) et l'Union européenne.

Le ministre rappelle qu'il démissionnera en cas de victoire du "oui"

Le ministre des finances estime que si le oui devait l'emporter dimanche soir, "Nous aurons un accord non seulement mauvais mais absolument néfaste. Néfaste car il n'est pas tenable, parce que le volet financier est incomplet et parce qu'il ne procure aucun espoir ni incitation aux entreprises pour investir en Grèce."

Yanis Varufakis rappelle "qu'il préfère se couper un bras plutôt que signer un accord qui ne serait pas viable. Si le oui l'emporte, je démissionnerai de mes fonctions de ministre des finances, dès la publication des résultats officiels."

Il accuse aussi ses opposants de vouloir faire de "la Grèce un exemple pour les autres" à l'heure où en Espagne le parti de gauche radicale Podemos, allié du grec Syriza, gagne en force à l'approche d'élections législatives.

"Je crois que dans toute l'Europe il y a besoin de partis comme Syriza et Podemos, des partis à la fois critiques à l'égard du système mais en même temps pro-européens et démocrates. Ceux qui nous détestent veulent nous faire passer pour anti-européens, mais non, ce n'est pas vrai, nous ne le sommes pas."

F.Bergé avec AFP