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Varoufakis dans le viseur de la justice grecque

Le plan B de Yanis Varoufakis, de monter un système de paiement alternatif en piratant le numéro fiscal des citoyens, va faire l'objet d'une enquête sur le respect de la protection des données personnelles en Grèce.

Le plan B de Yanis Varoufakis, de monter un système de paiement alternatif en piratant le numéro fiscal des citoyens, va faire l'objet d'une enquête sur le respect de la protection des données personnelles en Grèce. - LOUISA GOULIAMAKI - AFP

Le "plan B" de l'ex-trublion du gouvernement grec qui travaillait sur un système de paiement parallèle pour parer à éventuel Grexit a-t-il contrevenu aux règles de protection des données personnelles des contribuables? C'est ce que veut vérifier un procureur grec.

Un procureur grec a ouvert une enquête à la suite des révélations autour du "plan B" de Yanis Varoufakis. L'ex-ministre des Finances avait bel et bien préparé dans le plus grand secret, avant l'accord du 13 juillet avec les créanciers d'Athènes, un "système de paiement parallèle" impliquant le piratage du numéro fiscal des citoyens, a-t-on appris mercredi de sources judiciaires.

L'enquête ne concerne pas directement Yanis Varoufakis, qui bénéficie de l'immunité parlementaire. Elle cherchera notamment à établir si les règles de protection des données personnelles n'ont pas été violées dans cette affaire.

La bête noire de l'Eurogroupe, qui a quitté le gouvernement le 6 juillet, a cherché à minimiser l'importance de son initiative, présentée comme un plan d'urgence "face aux efforts des créanciers visant à miner le gouvernement grec et au vu des forces à l'oeuvre au sein de la zone euro pour expulser la Grèce de l'euro".

Sigmar Gabriel l'a "trahi"

Le gouvernement d'Alexis Tsipras a accepté in extremis un accord avec ses créanciers qui impose à Athènes de nouvelles mesures d'austérité en échange d'un nouveau plan d'assistance financière, le troisième depuis le début de la crise grecque. Mais les propos de Varoufakis ont toutefois conduit l'opposition grecque pro-européenne à réclamer à Tsipras qu'il fasse toute la lumière sur les préparations d'un éventuel "Grexit" qui ont été menées lors des difficiles négociations avec ses partenaires alors même que le Premier ministre et son équipe affirmaient refuser de l'envisager.

Yanis Varoufakis a par ailleurs encore une fois créé le buzz en Allemagne ce mercredi en déclarant à propos du vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel qu'ils étaient "comme des frères" avant que ce dernier ne le trahisse. "Il était fantastique comme si je parlais à un membre de Syriza, un camarade", déclare l'ancien ministre des Finances grecques d'autant plus déçu par le numéro 2 du gouvernement allemand qu'il pensait vraiment pouvoir compter sur son soutien indéfectible, raconte le Handelsblatt ce jeudi.

N.G. avec Reuters