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Vers une action concertée de la BCE et de la zone euro pour l'Espagne et l'Italie

La BCE envisagerait une action concertée avec les pays de la zone euro pour détendre le marché obligataire.

La BCE envisagerait une action concertée avec les pays de la zone euro pour détendre le marché obligataire. - -

La Banque centrale européenne et les pays de la zone euro envisageraient de passer à l’offensive. Pour faire baisser les taux de financement de l’Italie et de l’Espagne, un plan d’action aurait été décidé.

Les Bourses européennes sont à nouveau dans le vert ce vendredi 27 juillet. Les investisseurs semblent rassurés par la perspective d’une mobilisation de la Banque centrale européenne. Selon le journal Le Monde, la BCE et les pays de la zone euro prépareraient, en effet, une action concertée pour soutenir l'Espagne et l'Italie.

Dans les couloirs de Bruxelles, il se murmure qu’un plan d’action est déjà arrêté. Dans un premier temps, selon Le Monde, le FESF (Fonds européen de stabilité financière) achèterait de la dette espagnole ou italienne directement, sur le marché primaire.

Un tel dispositif devrait permettre à ces deux pays de se financer à un coût plus raisonnable. Ces derniers temps, les taux d'intérêt auxquels empruntaient l'Espagne et l'Italie à 10 ans frôlaient ou dépassaient les 7%, un niveau jugé intenable à long terme.

Le MES serait doté d'une licence bancaire

Une fois cette action menée, la BCE relancerait son programme de rachat d'obligations, sur le marché secondaire cette fois. Parallèlement, les contraintes budgétaires imposées à Madrid seraient allégées.

Dans un troisième temps, le Mécanisme européen de stabilité, le fonds de secours qui succèdera au FESF en septembre, obtiendrait une licence bancaire. Concrètement, cela veut dire qu’il bénéficierait de la garantie de la BCE, et qu'il pourrait se refinancer auprès d'elle. De quoi augmenter considérablement sa force de frappe.

Reste un obstacle: convaincre l'Allemagne, qui y est farouchement opposée. Selon Berlin, que le MES rachète de la dette souveraine en se finançant auprès de la BCE revient à faire financer les déficits publics par la Banque centrale. Or ce serait contraire aux traités européens.

Mario Draghi, le président de la BCE, semble toutefois déterminé à agir. Il a déclaré jeudi que son institution était "prête à tout pour préserver l’euro". Les taux d’intérêt espagnols et italiens se sont nettement détendus et les marchés sont repartis dans le vert après ces propos.

Maud Aigrain