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Ce critère qui rend la France fiscalement attractive aux yeux des entreprises

VIDÉO - Selon la dernière étude de PwC, une entreprise consacre aujourd'hui, en France, moins de 140 heures à gérer ses démarches administratives avec les administrations et les organismes à qui elle verse impôts, taxes ou cotisations. C'est bien moins que la moyenne mondiale.

La France et sa fiscalité parfois jugée dissuasive pour les entreprises, réussit petit à petit à redresser le manche, selon le rapport annuel du cabinet PwC. Elle figurait en 2016 parmi les pays où les relations entre employeurs et administrations est la moins chronophage. Le cabinet a calculé qu'accomplir toutes ses démarches fiscales et sociales prend en moyenne 139 heures par an à une entreprise installée en France, contre… 240 heures au niveau mondial.

Une entreprise domiciliée dans l'Hexagone passera ainsi beaucoup moins de temps à gérer ses déclarations et ses réclamations au fisc, à l'Urssaf ou à l'Unédic que si elle était située en ltalie (238 heures), en Allemagne (218 heures), aux États-Unis (175 heures) ou en Espagne (152 heures). Le Royaume-Uni fait toutefois un peu mieux, avec 110 heures seulement.

400 mesures de simplification qui paient

La performance de la France est d'autant plus notable que, dans le monde entier, le temps dédié aux démarches administratives s'est réduit. Le numérique a permis d'y passer 5 heures de moins qu'en 2015, et de gagner 81 heures depuis 2004. Une économie de temps dont l'Estonie est la championne. Dans ce pays balte qui se veut la première République numérique de la planète, ces démarches ne prennent que 50 heures par an.

En France, cette amélioration résulte directement du volontarisme de l'État en matière de simplification de la vie des entreprises. Des efforts qui vont bien au-delà du seul thème de la fiscalité, le seul critère auquel s'intéresse ici PwC. 

Parmi les 400 mesures adoptées depuis 2014, beaucoup concernent en effet leurs relations avec le fisc, afin de rendre leurs échanges moins chronophages, et donc coûteux. Par exemple, les déclarations des entreprises à la sécurité sociale et l'assurance chômage se font désormais automatiquement, via le logiciel qu'elles utilisent pour la paie des salariés.

Un taux d'impôt toujours parmi les plus élevés

Autres avancées majeures: pour bénéficier d'exonérations fiscales pour l'innovation, elles n'ont plus de tonnes de preuves à apporter, mais peuvent se contenter d'une déclaration sur l'honneur. En outre, depuis fin 2014, Le silence vaut accord. Autrement dit, sans retour de l'administration sur leur question sous deux mois, elles peuvent considérer que la réponse est positive.

Reste qu'en matière d'attractivité fiscale, la France peut encore s'améliorer sur le taux de prélèvements des entreprises. L'Hexagone reste en effet parmi les pays où il est le plus fort, à plus de 62% de leur chiffre d'affaires en moyenne. Seuls une vingtaine de pays parmi lesquels l'Argentine (106%!), le Brésil (68,4%), la Chine (67,3%), réclament davantage. Mais cette comparaison est légèrement biaisée du fait d'une particularité française: l'essentiel de la protection sociale des salariés est obligatoirement financée par les entreprises.

Nina Godart