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Washington contredit l'UE et assure que les négociations commerciales porteront aussi sur l'agriculture

Sonny Perdue, secrétaire américain à l'Agriculture

Sonny Perdue, secrétaire américain à l'Agriculture - ALEX WONG / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Alors qu'un responsable européen avait assuré la semaine dernière que l'agriculture ne figurerait pas au menu des discussions commerciales entre l'UE et les États-Unis, Washington a affirmé qu'il était tout à fait dans son "intérêt d'aborder cette question" avec Bruxelles.

L'agriculture fera bien partie des négociations commerciales entre les États-Unis et l'Union européenne que Bruxelles le veuille ou non, a déclaré ce lundi le secrétaire américain à l'Agriculture, Sonny Perdue.

"Même s'ils préfèrent que l'agriculture soit en dehors (des discussions), il est tout à fait dans notre intérêt d'aborder cette question avec l'UE, en particulier sur les barrières non-tarifaires qu'ils continuent de mettre en place", a déclaré le ministre américain.

Un responsable européen avait assuré la semaine dernière que l'agriculture ne faisait pas partie de l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. Mais M. Perdue a affirmé lundi: "franchement, ce n'est pas ce que nous entendons".

Washington ne veut pas se "conformer" aux appellations d'origine protégées

Le ministre a soulevé également un autre point de discorde à propos de l'attitude qu'il juge "de plus en plus agressive" de l'Europe vis-à-vis des appellations d'origine protégées, comme la feta ou la mozzarella, des marchandises également produites et vendues aux États-Unis depuis un siècle. Bruxelles veut empêcher les autres pays d'utiliser ces appellations d'origine et "nous ne comptons pas nous y conformer", a-t-il déclaré.

Donald Trump et Jean-Claude Juncker ont annoncé la semaine dernière une trêve dans le conflit commercial en cours sur les tarifs douaniers américains sur l'acier et l'aluminium ainsi que sur la perspective de droits de douane sur les automobiles et les représailles européennes sur les marchandises américaines.

Les agriculteurs américains durement frappés par les taxes chinoises

Donald Trump s'était félicité jeudi devant un auditoire d'agriculteurs d'avoir ouvert "l'Europe pour vous, les agriculteurs", mais le porte-parole de Jean-Claude Juncker avait contesté cette interprétation. Les propos de Sonny Perdue, lors d'une conférence de presse téléphonique lors d'un voyage à Porto Rico lundi, ont fait écho à ceux du secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, qui a insisté dimanche sur la nécessité de faire tomber les barrières sur l'agriculture.

Les agriculteurs américains ont été durement frappés par les représailles tarifaires de la Chine, sur les exportations de soja en particulier, ce qui a fait baisser les prix. L'administration Trump a du débloquer une aide de 12 milliards de dollars pour ces producteurs. Avec la hausse de la demande en Chine, le prix des expéditions brésiliennes de soja pour août à partir du port de Paranagua était de 402,50 dollars la tonne lundi, contre 340 dollars pour les expéditions américaines partant de Louisiane.

P.L avec AFP