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Wikileaks publie les discours embarrassants d'Hillary Clinton

Hillary Clinton tenait, à l'époque des discours, une position différente de celle d'aujourd'hui.

Hillary Clinton tenait, à l'époque des discours, une position différente de celle d'aujourd'hui. - Tasos Katopolis - AFP

La semaine dernière, l'organisation de Julian Assange révélait qu'en 2013 et 2014, la candidate démocrate avait prononcé des discours, payés par Goldman Sachs, favorables au libre-échange et à l'autorégulation de Wall Street. Des positions aujourd'hui adoucies, Hillary Clinton ayant pris un virage à gauche. Wikileaks a publié ces discours.

Les trois discours rémunérés d'Hillary Clinton, payés par la banque Goldman Sachs, ont été publiés par le site Wikileaks. Ils jettent ainsi une lumière crue sur les liens de la candidate démocrate à la présidentielle américaine avec les principaux acteurs de Wall Street.

L'équipe de campagne d'Hillary Clinton n'a pas contesté l'authenticité de ces documents, subtilisés dans les courriers électroniques du président de campagne de la candidate démocrate John Podesta par Wikileaks. Elle a cependant accusé le gouvernement russe d'être responsable de ces fuites - un point de vue partagé par le gouvernement américain - et Wikileaks d'aider le rival d'Hillary Clinton, le républicain Donald Trump, dans la course à la Maison Blanche.

En effet, ce n'est pas la première fois que Wikileaks chahute la candidate à la Maison Blanche. L'organisation a déjà tenté de la mettre en difficulté en publiant à la veille de la convention démocrate des documents montrant l'hostilité de la direction du parti vis-à-vis de Bernie Sanders, son rival dans la course aux primaires.

Virage à gauche

La tonalité de ces discours montre les opinions d'Hillary Clinton sur les réglementations financières, sur ses relations avec le président russe Vladimir Poutine et sur les effets négatifs de précédentes fuites de Wikileaks sur la politique extérieure américaine.

Les déclarations de la démocrate ne sont pas radicalement différentes de ses récentes prises de position, mais elles étaient alors plus directes. Hillary Clinton a, en effet, pris un virage à gauche à la faveur d'une primaire face à Bernie Sanders.

Dans un discours prononcé en octobre 2013 pour Goldman Sachs, elle suggère que des actions doivent être menées afin de maîtriser, "pour des raisons politiques", les abus de Wall Street. "Il y avait aussi une nécessité d'agir pour des raisons politiques. Si vous êtes un élu du Congrès, que des personnes dans votre circonscription perdent leur emploi et que partout dans la presse il se dit que c'est la faute de Wall Street, vous ne pouvez pas rester assis et ne rien faire", a-t-elle dit. Ces discours pour le géant de la finance ont été prononcés entre le moment où elle a quitté son poste de secrétaire d'État et celui où elle a débuté sa campagne présidentielle.

Du pain bénit pour Bernie Sanders

La révélation de ses discours pour Goldman Sachs avait été du pain bénit pour son rival à la primaire démocrate, Bernie Sanders, qui estimait qu'elle ne pouvait pas réguler les sociétés qui en même temps la rétribuaient.

Donald Trump a essayé d'utiliser contre elle ces courriers volés, l'accusant notamment de ne pas avoir sécurisé des documents internes à l'administration américaine en utilisant un e-mail privé alors qu'elle était secrétaire d'État. Il s'est également lourdement appuyé sur les révélations de Wikileaks montrant qu'Hillary Clinton, lors de discours privés à des géants bancaires en 2013 et 2014, avait pris position pour le libre-échange et l'autorégulation de Wall Street, en opposition avec son discours de candidate.

D. L. avec AFP