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Zone euro : malgré les risques sur la croissance, la BCE met un terme aux mesures anti-crise

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- - Emmanuel DUNAND / AFP

La Banque centrale européenne va mettre fin aux achats de dette privée et publique, mis en place il y a 3 ans et demi. Pourtant, les nuages s’accumulent…

Une page se tourne. La BCE va mettre un terme aux mesures anti-crise mises en place courant 2015. Comme annoncé depuis plusieurs mois, l’institution européenne s’est décidée à arrêter fin décembre son assouplissement quantitatif, qui consiste à acheter de la dette privée et publique, en vue de soutenir l’activité.

Malgré les réticences de l’Allemagne et des pays du nord, cette mesure avait probablement permis d’éviter une déflation dans la zone euro et peut-être une crise économique rude. La Banque centrale européenne aura injecté 2600 milliards d'euros sur le marché dans le cadre de cette opération.

La fin de ce programme est désormais assez logique, puisque l’économie de la zone euro s’est solidifiée depuis la dernière crise. Les Etats-Unis, qui avaient mis en place un plan similaire avant les Européens, l’ont arrêté en 2017.

Risques sur la croissance européenne

Mais pour beaucoup d’observateurs, la fin de ce programme de soutien n’arrive pas au meilleur moment. La croissance de la zone euro commence à montrer de sérieux signes de faiblesse. L’Allemagne, locomotive traditionnelle de la zone euro, a abaissé sa prévision de croissance pour 2018 (1,5% au lieu de 1,8%) tandis que la récession guette en Italie. Du côté de la France, la crise des gilets jaunes a eu un fort impact sur la croissance en 2018. La fin de l’assouplissement quantitatif pourrait ainsi accentuer ce ralentissement économique, déjà marqué par la crise du Brexit et les tensions entre Rome et Bruxelles.

Enfin, le contexte international n’est pas plus optimiste. « Comme beaucoup d'autres, je m'attends en 2020 à ce que les Etats-Unis connaissent un sérieux ralentissement et exportent une récession dans de nombreuses parties du monde », a souligné mercredi le vice-président de la BCE Vítor Constancio. Pour cette raison, l’institution ne devrait pas toucher aux taux directeurs, actuellement à leur plus bas niveau.