BFM Business
International

Zone euro : une réforme a minima

Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire et ses homologues européens célèbrent les 20 ans de l'euro, lors d'une réunion de l'Eurogroupe à Bruxelles lundi 3 décembre.

Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire et ses homologues européens célèbrent les 20 ans de l'euro, lors d'une réunion de l'Eurogroupe à Bruxelles lundi 3 décembre. - JOHN THYS / AFP

Les ministres des Finances de l'Union européenne se sont mis d'accord ce mardi sur une réforme de la zone euro. Cette réforme, qui devra encore être validée par les chefs d'état et de gouvernement la semaine prochaine à Bruxelles, est loin des objectifs ambitieux d'Emmanuel Macron.

C’est sur une réforme a minima que les grands argentiers européens se sont mis d’accord après 18h de discussions. Une réforme qui doit renforcer le système financier européen afin de permettre à la zone euro d'absorber les prochaines crises. Si le Mécanisme européen de stabilité (MES) hérite de nouvelles prérogatives, aucun accord n’a été trouvé pour l’instant sur les dossiers du budget de la zone euro et celui du mécanisme de garantie des dépôts.

Un MES aux compétences élargies

Les ministres européens des Finances ont tout d’abord décidé d’étendre les responsabilités du Mécanisme européen de stabilité tout d'abord (MES). Le pompier de la zone euro pour les crises de la dette est doté d'une nouvelle fonction : celui de prêteur en dernier ressort, en cas de défaillance d'une banque jugée systémique. Ce « filet de sécurité » sera mis en place au plus tard en 2024.

Mais l'union bancaire n'est pas achevée pour autant : l’Allemagne a refusé la mise en place de la garantie européenne des dépôts. Berlin refuse en effet que ses banques et épargnants ne payent pour certains établissements imprudents et mal gérés du sud de l'Europe. Le dossier fera l’objet de futur travaux et sera abordé à nouveau en juin 2019.

Budget de la zone euro : des avancées 

Enfin, la France a dû faire le deuil de son projet de budget de la zone euro, lancé par Emmanuel Macron lors de son discours de la Sorbonne l’année dernière. Paris souhaitait initialement un budget de plusieurs centaines de millions d’euros, financé par des impôts ad hoc et des contributions nationales pour des investissement d'avenir. Le projet a été largement édulcoré par l’Eurogroupe : le budget de la zone euro sera finalement intégré dans le budget de l'Union européenne et sera destiné à renforcer les reformes soutenues par les 27.

Au Conseil européen des 13 et 14 décembre, de « paver un peu plus précisément » la suite des travaux, selon l'expression du commissaire chargé des Affaires économiques Pierre Moscovici, qui s’est félicité néanmoins que « le chemin vers un budget de la zone » ait été « ouvert ».