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Zone euro : vers un resserrement des écarts de taux en 2013

Le coût de la dette française augmente, mais ce n'est pas une mauvaise chose

Le coût de la dette française augmente, mais ce n'est pas une mauvaise chose - -

Le marché de l’obligataire change de visage en ce début 2013. Les taux d’emprunts de l’Allemagne et de la France remontent légèrement. Une évolution saine.

Jusqu’ici, on ne pensait jamais voir de banquier payer pour prêter de l’argent. C’est pourtant ce qui s’est produit pendant plus d’un an : la France et l’Allemagne, notamment, se sont faites payé pour emprunter. Ce n’est pas normal. C’est une difformité de marché qui ne peut pas durer éternellement. Arrive le jour où le coût de la prime de risque recule, et ces pays qui avaient des taux d’emprunts anormalement bas, notamment ceux du nord de l’Europe, voient leurs taux remonter tandis que ceux des pays du Sud reculent.

C’est un retour à la normalité, que l’on peut expliquer notamment par l’accord obtenu entre républicains et démocrates aux Etats-Unis sur le budget. Car quand bien même il est un accord a minima qui ne règle rien, il redonne du temps et évite la crainte d’une récession américaine qui se propagerait automatiquement en Europe.

La hausse du coût de la dette française est une bonne nouvelle

Par ailleurs, la situation de la Grèce, des banques d’Espagne, est apaisée pour plusieurs mois au moins. Le risque systémique de l’euro est sorti des écrans radars. Toutes les banques centrales ont le pied sur l’accélérateur et sont prêtes à intervenir sans limite pour éviter une récession. En somme, tout l’arsenal qui permet d’avoir quelque mois de visibilité est déployé. C’est ce qui permet ce retour à une situation saine.

Mercredi 2 janvier, pour la première fois depuis trois mois, l’Allemagne a payé pour emprunter sur une maturité de deux ans. Les taux remontent, mais pour une bonne raison. Il ne faudra pas croire aux discours politiques selon lesquels la dette française qui remonte est le signe d’une catastrophe, et de l’incompétence de François Hollande.

En 2012, le taux d’emprunt de la France était de 1,86% en moyenne. Aujourd’hui, le taux moyen d’endettement de notre pays est historiquement bas. Lors de la décennie 2000, quand l’euro était "un long fleuve tranquille", la France empruntait aux alentours de 4,1 à 4,3%. L’Allemagne était à 4%, la Grèce à 4,7%. C’était l’époque des eurobonds "mirages" du fait que tous les pays vivaient avec cette monnaie merveilleuse. 4%, c’était un taux d’emprunt bas pour la France. 2,9%, ça l’est aussi. Et c’est donc une bonne nouvelle

Nicolas Doze