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Air France, SNCF... les grèves dans les transports ont un impact "relativement faible" sur l'économie

Les effets indirects des grèves seraient "relativement limités", selon l'institut.

Les effets indirects des grèves seraient "relativement limités", selon l'institut. - Jean-Sébastien Evrard - AFP

Les grèves dans les transports devraient faire perdre 0,1 point de PIB à la France au second trimestre, selon une première estimation de l'Insee. Ce creux dans l'activité serait compensé par une légère hausse, de niveau comparable, au trimestre suivant.

Cette année, le deuxième trimestre a été marquée par des mouvements de grève dans les transports. D'abord chez Air France, où l'ensemble du personnel (pilotes, personnel naviguant et au sol) réclament une augmentation de salaire de 6%. Puis à la SNCF, où les cheminots ont mis en place une mobilisation inédite "en pointillée", soit deux jours de grève tous les cinq jours, depuis le 3 avril.

Les perturbations dans les transports ont des effets sur d'autres secteurs. L'Insee les a chiffrés dans sa note de conjoncture publiée ce mardi. Ces mouvements sociaux auraient "un impact relativement faible" sur l'économie française, ils "ôteraient ainsi tout au plus 0,1 point à la croissance trimestrielle du PIB". Cette estimation correspond à celle évoquée par le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, début mai.

Ce léger creux dans l'activité serait rattrapé au trimestre suivant. L'Insee prévoit "un contrecoup positif du même ordre" (0,1 point de PIB), à condition que la situation soit de "retour à la normale à l’été". L'institut prévient toutefois qu'il "s’agit là d’une estimation incertaine", puisqu'il s'appuie sur des données partielles et que les modalités de la grève sont inédites.

Des effets indirects "relativement limités"

Pour l'Insee, la grève de 1995 contre le "plan Juppé" est devenu un point de référence. À l'époque, la mobilisation avait fait perdre 0,2 point de PIB sur le dernier trimestre. Aucun mouvement social n'a été aussi intense depuis.

Pour calculer les impacts d'une grève, l'institut effectue des estimations sur les directs, les pertes pour la SNCF par exemple, et les effets indirects, autrement dit sur les autres secteurs qui dépendent des transports, comme l'hôtellerie par exemple. Concernant les effets indirects, "il semble [qu'ils] aient été relativement limités, au niveau macroéconomique, du fait du caractère 'intermittent' de la grève", selon l'Insee.

Après une bonne progression fin mars, grâce au week-end de Pâques, la fréquentation des hôtels, au global, est restée stable en avril, suggérant que "l’impact spécifique des grèves aurait été perceptible mais minime". "Cela n’empêche pas que certaines entreprises et certaines zones aient pu être particulièrement pénalisées dans leur activité", soulignent les statisticiens.

À l'inverse, d'autres acteurs ont bénéficié des "effets de substitution". Les voyageurs se sont par exemple détournés du train pour s'orienter vers les plateformes de covoiturage "dont le chiffre d’affaire a pu augmenter substantiellement", observe l'Insee.

J.-C.C.