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Bas salaires: la France bonne élève

La France est le 5e pays européen avec le moins de salariés "à bas salaires"

La France est le 5e pays européen avec le moins de salariés "à bas salaires" - Philippe Huguen - AFP

Si un salarié sur 6 est considéré comme ayant un "bas salaire" dans l'Union européenne, ce chiffre est de seulement 1 sur 12 dans l'Hexagone, selon les données d'Eurostat.

Voilà un classement dans lequel la France tient clairement le haut du pavé. Selon des chiffres d'Eurostat publiés ce jeudi 8 décembre, 1 salarié sur 6 (17,2%) dans l'Union européenne était en 2014 considéré comme ayant "un bas salaire", c'est-à-dire gagnant moins des deux-tiers du salaire médian brut de son pays.

Mais évidemment, ce chiffre varie fortement d'un pays à l'autre. Et, comme souvent, ce sont dans les pays scandinaves que le taux est le plus faible, avec la Suède (2,6%), la Finlande (5,3%) et le Danemark (8,6%). La Belgique (3,8%) et la France (8,8%) font également partie du top 5.

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Ainsi, dans l'Hexagone, environ un travailleur sur douze est considéré comme ayant un bas salaire. C'est bien mieux que dans plusieurs autres pays tels que les Pays-Bas (18,5%), le Royaume-Uni (21,3%) ou l'Allemagne (22,5%) où le ratio est plus proche d'un sur cinq voire un sur quatre.

Un salaire minimum élevé

L'une des possibles explications au bon classement de la France reste le niveau élevé du salaire minimum qui était, en 2013, de 1.430 euros bruts contre 1.772 euros pour le salaire brut médian, soit seulement 19% de moins. Certaines institutions ont notamment tiré à boulets rouges sur notre SMIC, comme l'OCDE.

"Le problème est que lorsque l'écart entre le SMIC et le salaire médian est faible, les incitations pour se former et passer à l'étape supérieure pour progresser et gagner plus sont atténuées", expliquait en 2015 à BFMbusiness.com l'économiste Gilbert Cette, économiste à l'Université d'Aix-Marseille. De plus, "cela signifie que l'on produit cher des biens pour lesquels on a besoin d'une main d'œuvre peu coûteuse. Cela plombe notre compétitivité", ajoutait-t-il.

D'autres explications peuvent être avancées. L'une d'entre elles est que la France a beaucoup moins recours au temps partiel que les Pays-Bas ou l'Allemagne (19% contre 27,5% outre-Rhin et plus de 50% aux Pays-Bas).

Enfin l'Hexagone n'a pas autant recours aux contrats à faible rémunération, comme c'est le cas du Royaume-Uni, qui a beaucoup développé le contrat "zéro heure" où une entreprise signe un contrat avec le salarié qui ne lui garantit aucune charge de travail fixe. Par ailleurs, dans le cas de l'Allemagne, rappelons qu'en 2014 le salaire minimum n'existait pas (il est entré en vigueur le 1er janvier 2015).