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Brexit: pourquoi la France peut redevenir la 5e puissance mondiale

La France pourrait grimper dans la hiérarchie des puissances mondiales

La France pourrait grimper dans la hiérarchie des puissances mondiales - Alain Jocard - AFP

​La sortie des Britanniques de l'Union européenne risque de peser sur la croissance de l'actuelle 5ème puissance économique mondiale. Sans compter la chute de la livre face au dollar. Autant d'éléments qui devraient permettre à la France de retrouver son rang d'antan.

Le peuple a parlé. Et, comme le redoutait David Cameron (qui a d'ailleurs démissionné) les Britanniques ont choisi de dire adieu à l'Union européenne à l'issue du référendum qui a vu le Brexit l'emporter avec 51,9% des voix.

Une décision lourde de sens tant sur le plan politique qu'économique. Selon les économistes de l'Union Bancaire privée, le PIB britannique devrait ainsi entrer en récession à partir du deuxième semestre 2016 ainsi que l'an prochain, dans une fourchette allant de -1% à -3%.

Un peu moins pessimiste, le cabinet IHS se contente lui de sabrer dans ses prévisions de croissance. Son analyste, Howard Archer, voit le PIB du Royaume-Uni, passer de 2% pour 2016, à 1,5% et, surtout, à 0,2% en 2017 (contre 2,4%).

Effet de change massif

Mais l'effet le plus direct pour l'économie britannique s'est immédiatement fait sentir sur la livre britannique qui, dans les minutes ayant suivi l'annonce des premiers résultats, a perdu plus de 10%. La devise du royaume tombant même sous les 1,33 dollar avant de se reprendre. Autant d'éléments qui pourrait faire perdre à la perfide Albion son statut de cinquième puissance mondiale, qu'elle avait ravi en 2014 à la France.

En effet, en 2015, le PIB britannique s'élevait à 1.790 milliards de livres. À supposer que le PIB britannique augmente de 1,5% (la prévision du cabinet IHS), il atteindrait 1.816 milliards de livres. Si l'on considère que la livre va encore chuter et passer durablement sous les 1,33 dollar, le PIB britannique s'élèverait donc, au mieux, en 2016 à 2.415 milliards de dollars, devise utilisée pour les comparaisons internationales.

Pour ce qui est de la France, son PIB atteindrait 2.210 milliards d'euros si la prévision de croissance de l'Insee (+1,6%), se réalise cette année. Au taux de change actuel (1,11 dollar pour 1 euro), on arrive à 2.463 milliards de dollars. La France récupérerait alors sa place de cinquième puissance économique mondiale, derrière les États-Unis, la Chine, le Japon et l'Allemagne.

L'UE n'est plus la première puissance

Évidemment cela suppose que la livre continue de chuter et que l'économie britannique soit effectivement impactée par le Brexit. Dans les faits, tout va dépendre des décisions que les Européens prendront quant au futur statut de la Grande-Bretagne. De plus, la Banque d'Angleterre a quelque peu rassuré les investisseurs en affirmant être prête à injecter 250 milliards de livres pour stabiliser les marchés. Et, dans une note, Andrew Kenningham, économiste chez Capital Economics considère même que les conséquences du Brexit "ne seront pas dramatiques" et même "assez faible" au Royaume-Uni.

Un chose est néanmoins sûre: l'Europe à 27 sans le Royaume-Uni perdra elle son statut de première puissance économique au monde. Selon les données de l'OCDE, l'UE à 28 affichait un PIB de 19.190 milliards de dollars en 2015, contre 17.946 milliards pour les États-Unis. En enlevant les quelque 2.400 milliards générés par les entreprises et les ménages britanniques, l'Europe repasse ainsi au deuxième rang.

J.M.