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Ce bel alignement des planètes dont jouit Macron sur le plan économique

Emmanuel Macron bénéficie d'une conjoncture bien plus favorable que François Hollande

Emmanuel Macron bénéficie d'une conjoncture bien plus favorable que François Hollande - Stéphane de Sakutin - AFP

Le futur locataire de l'Élysée bénéficie d'une reprise certes timide mais bien réelle qui lui offre davantage de marges de manoeuvre pour mener à bien son projet.

Défaite d'Alain Juppé lors de la primaire de la droite et du centre, renoncement de François Hollande, affaires Fillon… Nombreux sont les éléments qui ont joué en faveur d'Emmanuel Macron pour le conduire à la victoire finale.

Mais cet enchaînement d'événements favorables ne s'arrête pas à la politique. En économie aussi, "il a un alignement des planètes rarement vu", souligne Ludovic Subran, chef économiste chez Euler Hermes sur BFM Business.

En effet lorsqu'il deviendra président de la République le 14 mai prochain, Emmanuel Macron sera à la tête d'un pays qui, pour reprendre la formule de son futur prédécesseur, "va mieux".

La conjoncture est surtout bien plus clémente que lorsque François Hollande était arrivé au pouvoir. "Par rapport à mai 2012, on peut le dire sans problème, la situation est bien meilleure", abonde François Letondu, économiste chez Société générale. "Les deux précédents présidents avaient dû affronter des crises: celle de 2008 pour Nicolas Sarkozy, puis son prolongement, la crise de l'euro, en 2012. De ce point de vue les conditions sont bien meilleures", ajoute Jean-Louis Mourier économiste chez Aurel BGC.

"Embellie conjoncturelle"

Emmanuel Macron va, lui, pouvoir surfer sur une vague porteuse: "Il y a un soutien monétaire de la part de la Banque centrale européenne, la demande extérieure est bonne comme la demande intérieure. Il y a à la fois une reprise de l'emploi et un rebond du marché immobilier et de la construction. Ce dernier moteur devrait prendre de la force dans l'économie", détaille François Letondu.

Par ailleurs, "les éléments d'embellie conjoncturelle de 2016, qui était bien meilleure que le 1,1% atteint à la fin de l'année ne le dit, sont toujours présents et continueront pour l’essentiel d'être présents en 2017", poursuit-il. L'économiste juge, en outre, que "le taux de chômage devrait commencer à baisser de façon plus visible dans les prochains mois".

"Accompagner la reprise"

"Nous sommes dans une situation de reprise certes molle mais réelle. L'investissement se redresse timidement, les conditions sont favorables pour la consommation: l'emploi semble s'orienter un peu mieux, les salaires progressent et le pouvoir d'achat reste bien orienté. La croissance mondiale tourne elle autour des 3-4%, c'est plus que pendant la crise, mais moins que dans les années 2000", analyse pour sa part Jean-Louis Mourier. Selon ce dernier l'économie devrait atteindre une croissance située autour de 1,5%.

Au final, Ludovic Subran considère qu'"Emmanuel Macron est bien mieux que là où était François Hollande à chaque début d'année fiscale". Cette situation fait que le futur président "a des marges de manœuvres plus importantes (que son prédécesseur, ndlr) et il n'a pas la nécessité de pratiquer de politique d'offre extrêmement forte comme cela a pu être fait auparavant", remarque Mathieu Plane, économiste à l'OFCE. Il en est de même pour les efforts budgétaires: "Dans son programme, même s'il prévoit de réduire le déficit, les ajustements ne sont pas de la même ampleur que ceux qui ont été réalisés par le passé", souligne Mathieu Plane.

Ce dernier met ainsi en avant "la cohérence" de la politique économique d'Emmanuel Macron: "Il était le seul candidat à ne pas proposer un programme de rupture, ce qui explique qu'il ne prévoit pas de collectif budgétaire. Il considère qu'un certain nombre de mesures ont été prises, qu'elles ont demandé des sacrifices et qu'elles vont désormais produire leurs effets", poursuit-il. Avant de conclure: "Emmanuel Macron veut avant tout accompagner la reprise".