BFM Business
Economie

Ce que préconisent les Français pour financer le pacte de sécurité

Pour faire face à la menace terroriste, François Hollande avait annoncé le recrutement de 5.000 postes supplémentaires dans la police

Pour faire face à la menace terroriste, François Hollande avait annoncé le recrutement de 5.000 postes supplémentaires dans la police - Joel Robine - AFP

Les Français pensent que le gouvernement doit chercher des sources d'économies dans le budget pour faire face aux surcoûts liés aux dépenses de sécurité, selon un sondage Opinionway pour BFM Business. Ils considèrent également que les attentats vont avoir un impact négatif sur de nombreux secteurs.

"La France est en guerre". La phrase a été prononcée par le président de la République lui-même. Et en temps de guerre, des mesures exceptionnelles sont prises. C'est ainsi que François Hollande a annoncé le 16 novembre dernier 8.500 créations de postes dans la police, les douanes et la justice, ainsi que l'annulation des réductions dans les effectifs des armées.

Le coût de ces mesures: 600 millions d'euros, selon le ministre des Finances Michel Sapin. Pour financer cet effort, l'exécutif a décidé de laisser filer le déficit. Et pour une fois, la Commission européenne approuve, comprenant les circonstances exceptionnelles auxquelles fait face l'Hexagone.

Ce n'est pas forcément le cas des Français. En effet, selon un sondage Opinionway pour BFM Business, Axys Consultants et Le Figaro, les Français préconisent de faire des économies pour financer le "pacte de sécurité" annoncé par le président de la République la semaine dernière.

Interrogés sur le meilleur moyen pour François Hollande de trouver des fonds pour ces mesures, ils sont 77% à penser qu'il faut "réaliser des économies équivalentes (d'un montant de 600 millions d'euros, donc) sur d'autres budgets publics". Seulement 17% suivent la décision du gouvernement et ils sont encore moins (5%) à proposer d'augmenter les impôts.

-
- © -

Il n'y a pas de différence prononcée selon le sexe et la catégorie sociale des répondants. On remarque juste que les jeunes (18-24 ans) semblent penser à leur avenir puisque ce sont ceux qui préconisent le moins de lâcher du lest sur le déficit (3%). En revanche, ce sont ceux qui poussent le plus à la fois pour augmenter les impôts (10%) et faire des économies (87%).

Par ailleurs les sympathisants Les Républicains et FN sont ceux qui réclament le plus des économies (respectivement 93% et 85%). À l'inverse, les sympathisants de gauche et d'extrême gauche sont plus prompts à desserrer l'étau du déficit (36% pour la gauche radicale et 25% pour le PS, les deux scores les plus élevés).

De nombreux secteurs touchés, selon les Français

Autre enseignement du sondage: les Français considèrent que les attentats vont avoir des répercussions négatives pour de très nombreux secteurs et variables économiques. Ils sont 90% à penser que le tourisme va être impacté, secteur où le chiffre est le plus élevé. Ce alors que le taux d'occupation des hôtels parisiens va un peu mieux (voir encadré).

Ils sont également nombreux à voir des conséquences négatives pour la fréquentation des spectacles (88%), la restauration (85%), la fréquentation des transports publics (71%). Le taux est un peu moins fort pour le déficit (69%), la croissance (65%), la consommation (61%) ou les courses de Noël (61%).

-
- © -

Il n'empêche qu'à chaque fois, les Français sont très majoritairement d'avis que les événements du 13 novembre auront des répercussions négatives. Le ministre de l'Économie Emmanuel Macron a tenté de rassurer en affirmant ce mercredi à la sortie du Conseil des ministres que l'économie tricolore était en train de connaître "un retour à la normale", après avoir souffert les premiers jours suivants les attentats.

Selon une première estimation de la direction générale du Trésor révélée par RTL ce mercredi, l'effondrement du tourisme et l'hôtellerie en raison des attentats pourrait coûter 2 milliards d'euros à l'économie française, soit environ 0,1 point de PIB.

Pour autant, les Français ne pensent pas forcément que l'État doit prendre des mesures pour soutenir les secteurs en difficulté: 51% d'entre eux sont d'avis que l'exécutif doit agir, 49% sont contre.

(*)L'enquête Opinionway a été réalisée sur un échantillon représentatif de 1.002 personnes via la méthode des quotas lors des 24 et 25 novembre.

Le taux d'occupation des hôtels parisiens va un peu mieux

L'Office du Tourisme et des Congrès de Paris a annoncé ce mercredi que le taux d'occupation des hôtels, après avoir énormément souffert après les attentats du 13 novembre, reprenait du poil de la bête. 

"Un retournement de tendance semble s'esquisser depuis ce week-end", indique un communiqué de l'OTCP qui note une baisse de 16 points du taux d'occupation des hôtels les 22 et 23 novembre contre une baisse de 28 points le 21.

"Le niveau des annulations de réservations aériennes est revenu à la normale cette semaine après des annulations de masse concernant les séjours suivant immédiatement les attentats", ajoute-t-il.

J.M.