Ces régions où les inégalités sont les plus fortes, malgré les prestations sociales
Les prestations sociales et les impôts réduisent davantage les inégalités au sein des régions les plus touchées par la pauvreté, notamment au Nord de la France, sur le pourtour méditerranéen et en Île-de-France, selon une étude de l'Insee publiée lundi.
En 2014, les disparités de niveau de vie entre les 10% d'individus les plus aisés et les 10% les plus modestes étaient les plus fortes en Île-de-France (4,54), en Provence-Alpes-Côte d'Azur (3,74), en Corse (3,69) et dans les Hauts-de-France (3,31). Les régions Bretagne (2,91 points) et Pays-de-la-Loire (2,83 points) étaient celles où l'écart était le plus faible.
Ces écarts s'expliquent notamment au regard du nombre de personnes pauvres. Ainsi, le taux de pauvreté (part des ménages touchant moins de 60% du revenu médian) n'est que de 11% et 10,8% dans les Pays-de-la-Loire et en Bretagne alors qu'il est de 20,3% en Corse, 18,3% dans les Hauts-de-France et 17,5% en Paca. Pour l'Île-de-France, ce taux s'établit à 15,6%.
L'importance des transferts sociaux
L'Insee souligne que ce sont dans ces régions où la proportion de personnes pauvres est la plus élevée que la réduction des inégalités via les prestations sociales et les impôts est la plus forte.
Ainsi à Paris, ces transferts sociaux permettent de réduire le rapport interdécile (rapport entre les revenus des 10% les plus aisés face aux revenus des 10% les moins aisés) de 4,5 points (de 12,1 à 7,6).
"Ce rapport se resserre aussi sensiblement en Seine-Saint-Denis (- 5,0 points), dans les Bouches-du-Rhône (- 4,3), les Pyrénées-Orientales (- 4,4), et le Nord (- 4,1)", souligne l'Insee.
En revanche, ces transferts ont beaucoup moins d'effet dans le Calvados (-1,6) la Vendée (-0,9) ou bien la Mayenne (-1,03).
Des différences fortes selon les territoires
Pour les 10% de la population ayant les revenus les plus bas, la part des prestations sociales dans le revenu disponible est maximale dans le département du Nord (52,2%), le Pas-de-Calais (50,3%) et la Seine-Maritime (48,7%). Elle est la plus faible (autour de 28%) dans les départements du sud du Massif central (Aveyron, Cantal, Lozère) et en Corse du sud en raison de la part plus élevée de la population âgée dans ces départements.
Les prestations familiales sont proportionnellement plus élevées dans les territoires où les familles avec des enfants de moins de 18 ans sont les plus nombreuses, comme à l'Ouest, et la part des prestations logement est plus élevée dans les villes, qui concentrent davantage de personnes seules, population surreprésentée parmi les bénéficiaires des aides au logement.
Les revenus de remplacement (allocations chômage, pensions de retraite) constituent également une part non négligeable des revenus dans certains territoires. Ainsi, les allocations chômage, en proportion du revenu disponible, sont les plus élevées dans l'extrême nord et la partie ouest du pourtour méditerranéen ainsi qu'en Seine-Saint-Denis, dans les Vosges et le territoire de Belfort, départements où le taux de chômage est supérieur à la moyenne nationale.
La part des pensions, retraites et rentes dans le revenu disponible est la plus élevée dans des départements situés dans le centre du pays comme la Nièvre (40%), dans le Sud ou sur le littoral ouest. Dans ces départements, la part de la population âgée de 60 ans ou plus est supérieure à 30%, comparé à 24,4% en moyenne en France métropolitaine.