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Croissance: 6 raisons d'espérer

L'Insee a publié ce vendredi 13 novembre plusieurs statistiques encourageantes avec au premier rang une hausse du PIB de 0,3%. Voici plusieurs raisons de penser que la France se dirige désormais vers une reprise durable.

La panne du deuxième trimestre ne semble être qu'un lointain souvenir. Ce vendredi 13 novembre, l'Insee a en effet publié plusieurs statistiques plutôt réjouissantes pour l'économie française. L'institut a tout d'abord dévoilé une croissance de 0,3% pour le troisième trimestre, un chiffre meilleur que prévu puisque aussi bien la Banque de France que l'Insee tablaient auparavant sur 0,2%.

Et, comme le note l'économiste de Natixis AM Philippe Waechter sur Twitter, l'acquis de croissance est désormais de 1,1% pour 2015. Ce qui veut simplement dire que si le PIB stagne au dernier trimestre, la croissance sera de 1,1%, soit plus que la prévision officielle du gouvernement (1%). Mais il y a de fortes chances pour que cela ne se produise pas, et que le chiffre final soit bien plus fort. Voici ainsi 6 raisons d'être optimiste.

1/ L'investissement accélère

"L'élément le plus encourageant, c'est la progression et l'accentuation de la progression de l'investissement des entreprises non financières qui augmente de 0,7% après +0,5% au deuxième trimestre", souligne Hélène Baudchon, économiste chez BNP Paribas. "Il faudrait toutefois que cette progression soit un peu plus dynamique pour qu'il y ait un véritable effet d'entraînement sur la croissance et l'emploi", ajoute-t-elle. Emmanuel Lechypre, éditorialiste chez BFM Business et directeur de l'Observatoire note lui que si ce redémarrage est effectivement encore un peu poussif, la progression de 0,7% sur un trimestre "représente presque 3% en rythme annuel".

2/ L'emploi commence à tressaillir

Ce même vendredi 13 novembre, une autre bonne nouvelle est venue en provenance de l'Insee avec de bons chiffres au niveau de l'emploi privé et la création de près de 15.000 postes au troisième trimestre, après 23.800 au deuxième trimestre. "C'est une autre statistique encourageante. Malgré une croissance modeste, la nouvelle hausse de l'emploi, même limitée, est un signal positif", note Hélène Baudchon.

3/ L'investissement des ménages se dirige vers une sortie de crise

C'est encore un poste qui tire la croissance vers le bas. Au troisième trimestre l'investissement des ménages, c'est-à-dire surtout les dépenses de logement, a encore reculé de 0,5%. Et pourtant, comme l'explique Hélène Baudchon, il s'agit paradoxalement d'une bonne nouvelle. "L'évolution est en fait favorable dans le sens où on observe une baisse qui est bien moins importante que lors des trimestres précédents. Depuis maintenant neuf trimestres ce poste pèse fortement sur la croissance et là il est bien possible que l'on amorce une sortie de crise".

4/ Les stocks repartent 

Emmanuel Lechypre remarque "les stocks jouent positivement sur la croissance (+0,7%). Or "ils constituent le premier étage de la 'fusée reprise'". Néanmoins, "il faut que cela se confirme dans les mois qui viennent" ,ajoute-t-il. 

5/ Les exportations vont repartir

C'est un autre chiffre qui n'est pas si mauvais en apparence. Le commerce extérieur, c’est-à-dire la différence entre les exportations et les importations, a encore tiré la croissance vers le bas au troisième trimestre, l'amputant de 0,5 point. Mais le constat n'a rien d'alarmant. "Le commerce extérieur a un effet de frein important. Le monde va moins bien et achète un peu moins à la France. Comme nous allons mieux nous achetons un peu plus à l'étranger. Du coup le déficit extérieur augmente ce qui pénalise l'activité", décrypte Emmanuel Lechypre.

Par ailleurs, pour Hélène Baudchon, la baisse observée sur les exportations (-0,6%) ne devrait pas faire long feu. "La baisse est importante mais elle paraît ponctuelle. Le contexte international est certes moins porteur, les exportations devraient progresser moins vite mais pas continuer de reculer comme au troisième trimestre", indique-t-elle.

6/ La reprise est désormais bien durable

Hélène Baudchon et Emmanuel Lechypre s'accordent pour dire que le bon chiffre enregistré au troisième trimestre n'est qu'un début." Notre analyse est que l'on est sur un rebond durable car les enquêtes de confiance restent bien orientées, et elles continuent de soutenir une croissance à peu près au même rythme que sur le troisième trimestre", explique l'économiste de BNP Paribas.

"On voit quand même beaucoup d'indices qui laissent penser que l'on va avoir une poursuite de la reprise qui s'est amorcée", renchérit l'éditorialiste. Emmanuel Lechypre explique notamment que le secteur de la construction, qui a longtemps plombé la croissance, est en train d'aller mieux, avec de bonnes statistiques sur les ventes de logements neufs et les mises en chantier.