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Croissance: ce qui explique le redécollage poussif du PIB français

La croissance ne devrait pas accélérer au troisième trimestre, à en croire la Banque de France.

La croissance ne devrait pas accélérer au troisième trimestre, à en croire la Banque de France. - Reuters-Dado Ruvic

La banque de France a estimé ce lundi que la croissance au troisième trimestre ne dépasserait pas 0,3%, soit la moitié de son score du 1er trimestre. La faute à l'investissement des entreprises, qui tarde à redémarrer.

La reprise va-t-elle tenir? L'un des grands rendez-vous économiques de la semaine avait lieu ce lundi 10 août: la Banque de France a dévoilé sa première estimation de la croissance du 3ème trimestre. Elle table sur 0,3%, soit à peu près le même rythme qu'au 2ème trimestre. Preuve que la reprise est bien là, mais qu'elle peine à redécoller franchement.

Le deuxième trimestre a été nettement moins bon que le premier. On saura précisément à quel point vendredi, date à laquelle l'Insee publiera ses données sur l'évolution du PIB de la France entre avril et juin 2015. Après une série d'indicateurs décevants –la consommation des ménages a très légèrement reculé, la production industrielle a diminué, le solde commerciale ne s'est amélioré que grâce à la réduction de la facture énergétique- on s'attend à un net ralentissement par rapport au 0,6% enregistré au 1er trimestre.

L'Insee tablait lors de ses dernières publications sur une croissance de 0,3%, la Banque de France sur 0,2%, comme une grande partie des économistes du secteur privé. En somme, la reprise poursuit son bonhomme de chemin. On se féliciter qu'elle n'est pas en train de caler, mais on attend toujours la fameuse accélération qui ne peut venir que de la reprise de l'investissement.

Pas d'accélération avant fin 2015

L'investissement est certes un petit moteur de l'activité économique, mais c'est aussi l'un des plus puissants. Lorsqu'il y a des soubresauts dans les périodes de crise ou de récession, le niveau d'investissement peut baisser ou augmenter de 10%. Une fluctuation très importante comparée, par exemple, à celle de la consommation des ménages, qui ne varie presque jamais de plus de 1%. On voit donc bien que l'effet "booster" dans des phases de reprise de l'activité vient surtout de l'investissement.

Or là, la situation financière des entreprises s'améliore, selon l'enquête réalisée par la Banque publique d'investissement dont les résultats ont été rendus publics la semaine dernière. Une excellente nouvelle puisque l'investissement ne peut pas reprendre tant que les entreprises n'auront pas reconstitué leur trésorerie. Mais la reprise de leurs dépenses devrait prendre encore quelques mois. Elle ne devrait pas intervenir avant la fin 2015, voire même le début 2016. Soyons patients, et ne nous décourageons pas !

Emmanuel Lechypre, édité par N.G.