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Economie

Croissance: la Coface encore plus optimiste que le gouvernement

L'espoir est permis pour la croissance française cette année

L'espoir est permis pour la croissance française cette année - Odd Andersen - AFP

"L'assureur-crédit a publié ce mercredi 25 mai son panorama de l'économie française dans lequel il souligne l'amélioration de la conjoncture tricolore. Et table sur une croissance de 1,6%, encore plus élevée que la prévision de l'exécutif."

On a parfois tendance à qualifier le gouvernement d'éternel optimiste. Lorsque, fin 2015, le ministère des Finances confirmait tabler sur 1,5% de croissance pour 2016, il était alors clairement dans le haut de la fourchette, bon nombre d'institutions (OCDE, FMI, grandes banques) anticipant un chiffre plus faible.

Sauf que depuis l'annonce d'une bonne croissance au premier trimestre (0,5%), le vent semble clairement commencer à tourner. Et les prévisionnistes de s'apercevoir que le gouvernement était peut-être plus proche de la vérité qu'on ne le penseait. Mardi, le FMI a en ce sens annoncé avoir revu nettement à la hausse sa prévision de croissance, qui passe de 1,1% à 1,5%, se calant ainsi sur l'objectif de Bercy.

Ce mercredi, la Coface vient, elle, apporter un peu plus d'eau au moulin du gouvernement. L'assureur-crédit a ainsi publié son panorama de l'économie française dans lequel il prend acte de l'amélioration de la conjoncture tricolore, allant même jusqu’à se demander si "le vrai départ" est enfin arrivé.

Les moteurs internes allumés

La Coface souligne ainsi que la croissance de la consommation a atteint au premier trimestre son plus haut niveau depuis 2004 (+1,2%), et que "pour la première fois depuis 2012, l'investissement des entreprises devrait contribuer progressivement à la croissance cette année". Autrement dit, les moteurs internes de l'économie tricolore sont bel et bien allumés.

Évidemment tout n'est pas rose, notamment sur le commerce extérieur. Ainsi, en raison du ralentissement prononcé des pays émergents, les entreprises françaises voient leurs exportations reculer (-0,2% au premier trimestre). À ce problème récent s'ajoutent des difficultés plus "classiques".

Ainsi "la France souffre de la comparaison en matière de compétitivité-prix avec l’Espagne et l’Italie" où le coût du travail est moindre, rappelle la Coface. Et "sur le plan compétitivité-hors prix, elle est moins bien que l’Allemagne: 41% des produits exportés par la France (aéronautique, luxe, vin et défense) appartiennent au haut de gamme, contre 48% en Allemagne", relève encore l'assureur-crédit.

1,6% en 2016

Ce pourquoi la Coface considère qu'au-delà des baisses de charges comprises dans le CICE et le pacte de solidarité, c'est l'investissement des entreprises qui permettra à l'Hexagone de monter en gamme et gagner en compétitivité.

Cela étant dit, la Coface juge néanmoins que "la reprise est enfin visible" ce qui se confirme dans sa prévision de croissance: 1,6% soit plus que le gouvernement. Un chiffre qui devrait être tiré par la consommation des ménages (+1,2%) et l'investissement (+0,5%). Au passage, la Coface précise tabler sur un léger ralentissement pour 2017 (+1,3%).

L'assureur-crédit a également publié une autre de ses prévisions très scrutées: les défaillances d'entreprises. La Coface table sur un chiffre de 58.560, en baisse de 3,2% par rapport à 2015.

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J.M.