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Dis-moi la profession de ton père, je te dirai quel est ton niveau de vie

Le sexe, l’âge ou l’éventuelle origine étrangère des parents a finalement  peu d'impact sur le niveau de vie des individus.

Le sexe, l’âge ou l’éventuelle origine étrangère des parents a finalement peu d'impact sur le niveau de vie des individus. - Free-Photos- CC

L'Hexagone accuse des inégalités de chances importantes, selon un rapport de France Stratégie. Les personnes issues de milieux modestes ont beaucoup moins de chances que les enfants de cadres d'accéder à de longues études, et de ce fait affichent des revenus moins élevés.

L'accès aux diplômes est conditionné par l'origine sociale. Une étude de France Stratégie, prenant en compte les statistiques de 80.000 personnes ayant entre 27 et 44 ans, met en lumière une inégalité des chances éducatives qui conduisent à des inégalités de revenus. En effet, les personnes issues de milieux modestes ont moins de chances que celles dont le père est cadre de poursuivre de longues études et au final d'accéder à des professions offrant des salaires confortables.

Dans le détail, parmi les 10% d’individus les plus modestes, plus de la moitié sont des enfants d’ouvriers. Une personne dont le père exerce une profession libérale (médecin, avocat..) a 50 % de chances de faire partie des 20% les plus aisés, celle dont le père est professeur 40%. Autre exemple : alors que seule une personne sur cent compte un père chef d’entreprise, cette proportion est multipliée par quatre parmi les 10% les plus aisés, et par sept parmi les 1%.

Les diplômés se mettent en couple avec des diplômés

Les inégalités les plus frappantes se concentrent aux deux extrémités de la distribution sociale. Les enfants issus de la classe moyenne (artisans, agents de maitrise, employés..) ont les mêmes chances d'accéder aux classes les plus modestes ou les plus aisées.

Le poids social joue également dans le choix du conjoint et cela influe sur le revenu total du ménage. France Stratégie a mis en lumière un phénomène "d'homogamie éducative", les diplômés se mettant en couple avec d'autres diplômés.

Et même lorsque les individus d'origines modestes parviennent à faire des études, leurs revenus restent inférieurs à ceux issus d'un milieu aisé. Cela tient peut-être à ce qu'ils ont plus de difficultés à valoriser leurs diplômes du fait d'un réseau social moindre, ou encore parce qu'ils n'ont pas de revenus complémentaires issus d'un héritage.

Le sexe, l’âge ou l’éventuelle origine étrangère des parents a finalement moins d'impact sur le niveau de vie des individus. La structure familiale joue également peu dans le niveau de vie : la probabilité d’être en couple entre 30 et 45 ans est proche quels que soient l’origine sociale et le sexe. De même, le nombre moyen d’enfants varie selon qu'on soit enfant d'ouvrier (1,96) ou de cadre supérieur (1,87).

C.C.