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La baisse des impôts, bien moins prioritaire qu'avant pour les Français

La baisse des impôts compte désormais moins aux yeux des Français que des moyens alloués à leur sécurité.

La baisse des impôts compte désormais moins aux yeux des Français que des moyens alloués à leur sécurité. - Joel Saget - AFP

La diminution des prélèvements fiscaux n'est plus si prioritaire que cela pour les Français, selon le baromètre de l'Institut Paul Delouvrier. Ils accordent désormais plus d'importance à l'octroi de gros moyens à la sécurité intérieure.

La baisse des impôts n'est plus aussi prioritaire qu'auparavant pour les Français. De plus en plus soucieux d'accorder des moyens à la sécurité intérieure, les citoyens de l'Hexagone ne sont plus que 55% à estimer qu'il est urgent de diminuer les prélèvements fiscaux. Soit une baisse de 10 points depuis 2014, et l'avant-dernière édition du baromètre établi par l'Institut Paul Delouvrier et Kantar Public sur les services publics vus par les Français. Un véritable retournement, puisqu'en 2013, les deux tiers des Français plaidaient pour une baisse des impôts, quitte à ce qu'elles se traduisent par une baisse de services publics. 

Ce bouleversement des priorités des Français se constate aussi dans le trio de tête de 2016. Depuis 12 ans que le baromètre existe, le podium n'avait jamais changé. Les usagers estimaient que l'action des pouvoirs publics devait se concentrer sur l'emploi, puis sur l'éducation, puis sur la santé. Or cette année, si l'emploi reste numéro un, c'est désormais la sécurité intérieure qui arrive en deuxième position, alors qu'elle était 4e en 2015. L'Éducation nationale et la Santé publique sont donc respectivement reléguées en troisième et quatrième positions. La baisse des impôts, elle, n'arrive plus que 7e dans leur ordre de priorité

Des moyens pour la police et la gendarmerie

Les attentats ont clairement bouleversé les préoccupations des Français et leur vision du rôle de l'État. Leur attention renforcée pour les services qui assurent leur protection était déjà notable en 2015. Et elle se renforce largement en 2016. Ainsi, 44% des citoyens de l'Hexagone veulent que les recettes fiscales bénéficient en premier lieu à la police et la gendarmerie, en hausse de 16 points par rapport à 2015. Ils sont en outre 67% (soit 10 points de plus qu'en 2015), à considérer que des économies dans la police et la gendarmerie seraient préjudiciables à la qualité de leur service. Et 48% à penser la même chose à propos de la justice, en hausse de 8 points.

Les usagers font par ailleurs part de leur satisfaction grandissante lorsqu'ils sont confrontés aux services de police et de gendarmerie: la part de ceux qui y ont eu recours récemment et ont été satisfaits augmente de 4 points, à 82% du total. En revanche, les services publics dédiés à l'emploi continuent de cumuler mauvaise image et retours d'expérience désastreux: seuls 13% des Français en ont une bonne opinion, et parmi ceux qui ont eu affaire à eux, moins de la moitié, 45%, en sont satisfaits.

Méthodologie: l'enquête a été réalisée du 20 octobre au 7 novembre 2016 auprès de 2572 personnes âgées de 15 ans et plus. Ils ont été interrogés sur 9 services publics: la sécurité sociale, la santé publique, la fiscalité et collecte d'impôts, la police et gendarmerie, l'éducation nationale, l'emploi, la justice, le logement et l'environnement.

N.G.