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Economie

Le taux de pauvreté en légère baisse en 2016

Les inégalités ont par ailleurs très légèrement reculé l'an dernier

Les inégalités ont par ailleurs très légèrement reculé l'an dernier - Miguel Medina - AFP

Alors qu'Emmanuel Macron s'apprête à faire un discours pour dévoiler sa stratégie de lutte contre la pauvreté, l'Insee fait part d'une baisse de 0,3% du taux de pauvreté pour l'an dernier.

Emmanuel Macron va lever le voile sur sa stratégie pour lutter contre la pauvreté. Le président va tenir à la mi-journée un discours dans lequel il va donner le coup d'envoi d'une concertation pour combattre ce fléau, plus particulièrement pour les jeunes.

Comme le calendrier est bien fait, l'Insee a justement publié ce même mardi sa dernière estimation du taux de pauvreté, qui s'est établi à 13,9% en 2016, soit 0,3 point de moins qu'en 2015.

Ce recul du taux de pauvreté, c'est-à-dire la proportion de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté monétaire (60% du niveau de vie médian) de 1015 euros par mois en 2015, fait suite à deux années consécutives de légère hausse (+ 0,2 point en 2014 et 2015), selon les chiffres définitifs publiés par l'Insee en septembre 2016. La France comptait 8,9 millions de personnes pauvres en 2015.

La première estimation pour 2016, établie à l'aide d'une méthode expérimentale fondée sur la microsimulation, donne un taux de pauvreté qui serait ainsi inférieur de 0,7 point à son point haut de 2011, mais supérieur de 0,7 point de son niveau d'avant la crise de 2008.

La prime d'activité a favorisé ce recul

Cette évolution "serait principalement liée à la redistribution en faveur des ménages les plus modestes. En effet, le taux de pauvreté calculé à partir des niveaux de vie avant redistribution serait quasi stable entre 2015 et 2016", notent les auteurs de l'étude.

"Les prestations sociales (minima sociaux, prestations familiales, allocations logement et prime d'activité) ainsi que les prélèvements directs expliqueraient l'essentiel" de cette baisse, détaillent-ils.

"Cet effet serait surtout dû à la création en 2016 de la prime d'activité", en substitution de la prime pour l'emploi et du RSA-activité, qui "cible davantage les actifs les plus modestes que les deux dispositifs précédents" et dont le taux de recours est "largement plus élevé" que celui au RSA activité, commente l'Insee.

"De fait, la baisse du taux de pauvreté liée à la redistribution serait la plus marquée pour les principaux bénéficiaires de la prime d'activité, à savoir les travailleurs aux revenus modestes, les actifs à la tête d'une famille monoparentale et les jeunes actifs de 18 à 24 ans".

Selon les premières estimations pour 2016, les inégalités de niveau de vie seraient aussi en très légère baisse, après deux années consécutives de hausse, pour les mêmes raisons.

L'indice de "Gini" qui les mesure diminuerait de 0,002 pour atteindre 0,290 en 2016. Il serait ainsi inférieur de 0,015 à son point haut de 2011 et proche de son niveau d'avant la crise de 2008.

Les données définitives seront publiées en septembre 2018.

J.M. avec AFP