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Les Français ont le moral en berne, les entrepreneurs un peu moins

Les professions libérales, comme les architectes, affichent un optimiste bien supérieur à celui des Français.

Les professions libérales, comme les architectes, affichent un optimiste bien supérieur à celui des Français. - United Sates Mission Geneva - Flickr - CC

77% de nos concitoyens n'ont aucune confiance en l'avenir, selon le baromètre d'octobre réalisé par Odoxa pour BFM Business, Challenges et Aviva. Les professions libérales se montrent plus confiantes, car elles misent sur leurs ressorts personnels pour continuer à prospérer.

Après des mois d'amélioration, le moral des Français replonge. Ils ne sont que 22% à déclarer être confiants en l'avenir de la situation économique du pays, selon le baromètre économique d'octobre, réalisé Odoxa pour BFM Business, Challenges et Aviva assurance. C'est le plus faible score depuis de le début de l'année! Et si les Français ne croient pas en l'environnement économique, ils sont à peine plus rassurés sur leur sort personnel : seuls 28% déclarent voir leur avenir positivement.

Un pessimisme qui est partagé avec une partie de l'Europe. "Un rideau de fer semble de nouveau partager l’Europe, non plus entre l’est et l’ouest, mais entre les grands pays du sud de l’Europe et ceux du Nord", note Gaël Sliman, président d'Odoxa.

Ainsi, c'est en Italie que la confiance est la plus érodée, avec seulement 21 % des habitants qui croient en leur avenir personnel. Du côté espagnol, ils sont 28%, faisant ainsi jeu égal avec la France. Et c'est en Allemagne que l'on affiche le plus bel optimisme, avec 57% des citoyens qui voient les mois à venir d'un bon oeil.

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- © Odoxa

Heureusement, cette morosité ne touche pas toutes les couches de la population française. Le baromètre Odoxa s'est penché ce mois-ci sur les entrepreneurs, et particulièrement ceux exerçant des professions libérales. Les médecins sont ainsi 34% à avoir confiance dans leur situation sur les prochains mois, malgré leur colère contre le projet de loi Santé.

Mais le plus bel optimisme est affiché par les professions réglementées non médicales, comme les avocats, architectes, notaires... Ces entrepreneurs sont 41% à se déclarer confiants sur l'évolution économique de leur activité, soit 13 points de plus que la moyenne des Français. S'ils sont autant à se montrer positifs, c'est qu'ils misent sur leurs ressorts personnels pour continuer à prospérer. Ils sont 44% à s'appuyer sur une bonne réputation personnelle pour développer leur activité et 14% sur la mise en oeuvre de projets de développement. En revanche, seuls 29% misent sur une amélioration de la situation économique générale qui pourrait ainsi relancer la consommation.

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- © odoxa

Du côté des entrepreneurs inquiets, c'est justement l'environnement économique qui pose problème. 57% jugent que, si la croissance n'est pas de retour, cela aura nécessairement un impact sur leurs résultats. 18% trouvent l'environnement réglementaire inquiétant. A tel point qu'ils sont 14% à avancer que leur préoccupation principale est une évolution négative de la fiscalité et ils sont tout autant à craindre que les lois et règlements de leur profession soient remis en question. "Il semble bien qu'en terme de moral, l'Etat soit clairement le problème, pas la solution" analyse Gaël Sliman.

C.C.