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Pourquoi Internet contribue bien plus à notre bien-être qu'au PIB

Internet bénéficie avant tout au bien être des consommateurs

Internet bénéficie avant tout au bien être des consommateurs - FirmBee - CC -Pixabay

Les différents services sur le web ont un impact limité sur l'économie, explique l'Insee dans une étude publiée ce jeudi 23 juin. En revanche, ils facilitent la vie des citoyens et, à ce titre, peuvent favoriser indirectement la croissance.

On parle souvent, en économie des innovations dites "de rupture", censées donner un sérieux coup de fouet à l'économie. Internet, dont l'invention remonte au début des années 90, semble en être le parfait exemple.

En 2011, le prestigieux cabinet McKinsey écrivait d'ailleurs dans un rapport que le web "change la façon dont nous travaillons, nous socialisons, nous créons et partageons l'information". Il considérait alors qu'Internet représentait 21% de la croissance des pays développés sur la période 2006-2011.

Pourtant, selon une étude publiée par l'Insee ce jeudi 23 juin, l'impact direct d'Internet sur le PIB reste "limité" au point que les gains ainsi générés ne peuvent pas être comptabilisés.

Faible impact d'AirBnB et les autres

En effet, l'institut de statistiques explique notamment que le e-commerce "est un canal de vente qui se substitue aux ventes physiques" et ne crée pas beaucoup de richesse économique en tant que telle. "Une partie de cet effet peut même être négatif (sur le PIB, ndlr) dès lors que la substitution s'effectue via des opérateurs étrangers", ajoute l'Insee. L'Institut note, par exemple, que pour la musique et les livres, les petits commerces et les grande surface alimentaires ont vu leurs ventes s'éroder au profit des achats en ligne.

Quant aux AirBnB, BlablaCar et autres sites de l'économie collaborative, l'Insee considère que leur impact économique se limite en grande majorité, aux commissions prélevés par ces entreprises en tant qu'intermédiaire. L'institut reconnaît toutefois que les gains de pouvoir d'achat tirés par les consommateurs via ces services peu onéreux ont uen conséquence tant en terme de consommation que d'épargne. De plus, l'Insee indique que l'économie collaborative peut aussi avoir un impact sur le PIB que l'on ne "sait pas précisément identifier". Par exemple, les sites comme AirBnB ont pu inciter les Français à partir davantage en vacances, en raison des coûts de logements plus bas. ce qui a favorisé les services de transports.

Mais selon l'Insee le principal intérêt d'internet est ailleurs. L'économie du web améliore avant tout le bien-être des individus, selon l'Institut. Et à ce titre, son impact, indéniablement bénéfique, échappe au calcul du PIB. L'Insee prend pour exemple Wikipedia qui facilite "l'accès au savoir des internautes" et peut avoir des impacts économiques indirects (meilleure productivité, économies de temps ou de prix, etc….) qui ne sont toutefois pas chiffrables. Dans la même logique, Internet permet d'optimiser les choix de l'internaute. Par exemple, en consultant plus aisément la météo pour faire du ski ou un tennis. Ou encore d'accéder à un flux d'informations qui les intéresse particulièrement, via Twitter, Facebook, Linkedin et consorts.

J.M.