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Pourquoi la France peine tant à exporter 

Le manque d'ouverture des français handicape nos exportations

Le manque d'ouverture des français handicape nos exportations - Charly Triballeau - AFP

Selon une étude menée auprès de 352 cadres d'entreprises françaises et étrangères, les faiblesses de l'Hexagone à l'export ne sont pas liés qu'au coût du travail. Ils pointent aussi du doigt un problème de... mentalité.

Le constat est cruel. Entre 1999 et 2014, la balance commerciale de la France n'a cessé de se dégrader. D'un excédent de 31,1 milliards d'euros en 1999, nous sommes ainsi passés à un déficit de 39,2 milliards sur les échanges de biens et services, soit une perte de 70 milliards d'euros en l'espace de 15 ans.

Au fil du temps, la France a perdu des parts de marché à l'export, comme le soulignait déjà l'Insee en juin 2015. Et en dépit de la baisse de l'euro part rapport au dollar, la situation ne s'est pas amélioré. Dorian Roucher, chef de la division synthèse conjoncturelle, indiquait ainsi voici quelques mois à BFMbusiness.com que sur le premier semestre 2016, la France avait continué de perdre des parts de marchés.

Quels sont les handicaps qui empêchent la France de redresser la barre et de vendre d'avantage à l'étranger? La société d'étude Kantar Public (groupe WPP) a tenté d'y répondre en sondant 352 cadres dirigeants (200 d'entreprises françaises et 152 d''entreprises étrangères) à la demande de Business France, l'agence gouvernementale aidant les entreprises à s'implanter et se développer à l'étranger.

Coût du travail et manque d'ouverture

Selon les résultats de cette enquête publiée ce mardi 22 novembre, ce sont avant tout les coûts, que ce soit de production (67% des répondants citent cette raison), de transports (51%) et de douanes (50%), qui freinent les exportations françaises. La lourdeur de la réglementation des règles à l'export (56%) constitue l'autre grand obstacle, si l'on en croît les personnes interrogées.

Mais c'est la troisième source d'explications qui est la plus surprenante, voire la plus amusante. En effet, une importante part des cadres interrogés (55%) considèrent que la France "manque d'ouverture vers l'international".Il s'agit même du principal frein cité par les cadres d'entreprises étrangères (66%).

"Cette perception se situe au niveau culturel. Les Français sont perçus comme ne pratiquant pas suffisamment les langues étrangères et dotés d’un état d’esprit trop peu ouvert vers l’extérieur", expliquent les auteurs de l'étude.

Difficile de leur donner totalement tort. Dans son classement international de la pratique de l'anglais, l'entreprise Education First classe l'Hexagone à la 29e place sur 72 pays, soit le plus mauvais rang en Europe de l'Ouest, derrière l'Espagne et l'Italie.

Julien Marion