BFM Business
Economie

Pourquoi la présidentielle française inquiète de plus en plus les marchés

Les programmes des différents candidats à la présidentielle vont augmenter le déficit public

Les programmes des différents candidats à la présidentielle vont augmenter le déficit public - afp

Si l'élection présidentielle est remportée par Marine Le Pen, François Fillon ou encore Benoît Hamon, le déficit public français risque de se creuser. Une situation qui crispe de plus en plus les marchés financiers.

La prochaine présidentielle française fait-elle peur aux pontes de la finance? Oui, si l'on se fie au "spread" de taux entre la France et l'Allemagne, qui ne cesse de progresser depuis plusieurs jours. Alors qu'avant l'élection de Donald Trump, l'écart entre l'OAT française à 10 ans et le bund allemand n'était que de 30 points, il dépassait ce vendredi les 50 points.

Il faut dire que l'affaire Penelope Fillon, couplée à une gauche française divisée en tous points donnent du poids à la victoire de la candidate frontiste, ce qui renforce le sentiment d'instabilité. D'autant que les récents événements politiques (Brexit, élections américaines, référendum italien) vont également dans ce sens.

François Fillon et Benoît Hamon vont aussi creuser le déficit

Toutefois, Marine Le Pen n'explique pas à elle seule l'écartement des taux entre la France et l'Allemagne. "Les investisseurs étrangers perçoivent aujourd'hui dans la campagne électorale française un vrai risque que l'on remette en cause la volonté de réduire les déficits budgétaires en France", souligne Christian Parisot, chef économiste chez Aurel BCG.

Et pour cause, François Fillon risque lui aussi de dégrader les comptes publics puisque dans son programme, le candidat des républicains et du centre anticipe un déficit de 4,7% en 2017 (même s'il a depuis fait machine arrière) et de 4,5% en 2018 afin atteindre l’équilibre en 2022. Et que dire de Benoît Hamon, arrivé en tête au premier tour de la primaire à gauche, qui souhaite l'annulation de la dette contractée entre 2008 et 2017. Emmanuel Macron, qui s’installe peu à peu parmi les favoris de l’élection, s’est contenté d’affirmer qu’il n’était pas "pertinent de viser l'équilibre des comptes publics dans le contexte". Une position moins tranchée que ses concurrents. Mais les investisseurs craignent que le prochain président de la République ne fasse pas de la lutte contre le déficit public une de ses priorités.

S.B.