Pouvoir d'achat: a-t-il oui ou non baissé en 2012?
Il faut bien reconnaître: c’est un véritable maquis que ces calculs sur le pouvoir d’achat, à qui on fait dire un peu ce qu’on veut.
Alors reprenons. Le salaire mensuel de base (SMB), la référence sur la feuille de paie, a bien enregistré une hausse de 2,1% en 2012, une progression supérieure à celle de l'inflation (+1,2% sur l'année), comme le note le ministère du Travail.
C'est la plus forte augmentation de ces dernières années, car en 2011 la hausse du SMB avait été inférieure à l’inflation, tandis qu’en 2010, le salaire de base avait augmenté à peine plus que les prix (1,8% contre 1,7%). Mais tout n'est pas pris en compte. Et le coup de massue a été massif en 2012, notamment au dernier trimestre!
Mais ce n’est pas tout: le salaire mensuel de base ne reflète que la variation moyenne des salaires dans les entreprises de 10 salariés ou plus (hors agriculture et emplois publics) et surtout il n'intègre pas les primes, les gratifications et les rémunérations des heures supplémentaires. Or cette partie variable de la rémunération est particulièrement faible quand la conjoncture est dégradée comme en 2012.
De plus, il s'agit du salaire mensuel de base: il ne reflète donc pas les salaires effectivement touchés par les salariés à temps partiel ou les intérimaires dont la durée d'emploi peut avoir baissée.
Cercle vertueux de la croissance
Pas de pouvoir d’achat, cela veut-il forcément dire pas de consommation pour tirer la croissance ?
Et bien pas forcément ! Parce qu’ il y a deux façons de créer du pouvoir d’achat. Il y a d'abord celle qui compte pour chaque français: autrement dit, ce qui reste une fois que son salaire et ses éventuelles allocations ont été amputées de toutes les dépenses contraintes (logement, assurances...). Politiquement, quand on parle de pouvoir d’achat aux Français, c’est ce qu’ils comprennent.
Mais il y a aussi celle qui compte pour l’économie: quand le pouvoir d’achat de l’ensemble des Français augmente non pas parce que la feuille de paie de chacun augmente, mais parce que les entreprises créent des emplois et distribuent des salaires à plus de gens parce qu’elles sont compétitives.
Là, la consommation et la croissance repartent, le chômage baisse. C’est ce cercle vertueux qui sortira la France de la crise.