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Social Ecorama: timide amélioration du climat des affaires pour la fin de l'année

Le Social Ecorama va bientôt avoir un an d'existance

Le Social Ecorama va bientôt avoir un an d'existance - -

Notre Social Ecorama note que les entreprises pensent la crise derrière nous mais pas au point de reprendre des investissements massifs. Les ménages, eux, restent prudents en attendant une reprise de l'emploi.

Le "social Ecorama", le baromètre créé par BFM Business, Sas Institute et Inbox pour anticiper les tendances de l’économie à partir de l’humeur des réseaux sociaux, va bientôt souffler sa première bougie.

Ce baromètre, le premier du genre, a fidèlement retracé l’évolution de l’activité dans l’Hexagone : le mauvais premier trimestre (le "Social Ecorama" atteint son point bas mi-février), le rebond du deuxième (il atteint son point haut mi-mai), et le petit tassement du troisième.

Que nous dit notre baromètre pour le dernier trimestre ? Que la croissance sera légèrement positive, mais pas au point d’atteindre les 0,4% prévus par la Banque de France. Les entreprises vivent clairement avec le sentiment que la crise est derrière nous. Du coup, la reconstitution des stocks devrait continuer entre octobre et décembre, même si c’est à un rythme moindre que durant l’été.

Néanmoins, les carnets de commandes restent dégarnis, et le raffermissement de la demande étrangère profite peu à nos entreprises. Dans ces conditions, quelques investissements de modernisation sont bien envisagés, mais les projets sont trop peu nombreux pour enclencher un véritable redémarrage de l’effort d’équipement.

Les fêtes vont doper la consommation

Sur le front de l’emploi, les licenciements sont clairement moins nombreux, mais il n’y a pas encore de reprise des embauches. Du coup, les ménages restent très prudents. Ils perçoivent l’avantage que la baisse de l’inflation leur procure en terme de pouvoir d’achat, et comptent bien en profiter pour la période des fêtes : la consommation devrait donc être légèrement positive en fin d’année.

Finalement, la période 2008-2013 ressemble assez, en terme de profils de croissance, à la période 1992-1997: à l’époque, la reprise de 1994 consécutive à la récession de 1993 avait été asphyxiée en 1995 et 1996 par la rigueur budgétaire et le chômage élevé. Comme a fait long feu le redémarrage qui s’était enclenché en 2010 après la crise de 2008.

Une différence de taille toutefois : à l’époque, les obstacles à la croissance relevaient à 70% de la politique économique et 30% des faiblesses structurelles du pays (la France faisait alors jeu égal avec l’Allemagne en terme de compétitivité).

Aujourd’hui, la France est freinée à 30% par la politique économique et à 70% par ses problèmes structurels. Et comme en plus, l’environnement international est beaucoup moins porteur qu’à la fin des années 1990, 2014 n’a malheureusement aucune chance de ressembler à 1998, époque bénie : 0,8% de croissance part trimestre!

Emmanuel Lechypre