ETI : A l’heure de l’open innovation
Alors que la transformation occupe tous les esprits, l’open innovation s’impose comme un accélérateur pour les ETI. Comment penser en écosystème ouvert ? Comment, au-delà des mutations technologiques, mener cette fameuse révolution culturelle, du management, des hommes qui eux seuls pourront plonger l’entreprise dans l’aventure ? Une condition cependant, avoir anticipé et prévenu les risques d’un nouveau genre dans ces économies ouvertes et interconnectées.
L’intelligence collective au pouvoir…
En entreprise, le terme innovation fait immédiatement écho à l’innovation technologique. L’intelligence artificielle, la robotisation, l’impression 3D, le cloud, les objets connectés sont autant de source de croissance. Tout l’enjeu étant pour l’ETI de prioriser, développer et adapter à son environnement la technologie de rupture qui lui correspond, mais aussi comment et à quel moment l’intégrer sur sa chaine de production pour en tirer tous les bénéfices.
Qu’il s’agisse de diversification des activités ou d’innovation technologique, la mutation des organisations est un impératif à l’heure des désormais géants Netflix qui a bousculé le marché de la VOD, d’Uber pour les VTC ou d’airbnb sur le marché de l’hôtellerie.
Mais plus largement on parle désormais d’open innovation. Formulée pour la première fois au début des années 2000 dans un livre de Henry Chesbrough, elle correspond en réalité à la « révolution culturelle » au sein de l’ETI : « En effet, l’innovation ne peut pas rester une théorie soutenue uniquement par la direction et le service R&D. » confirme Florence Sardas, associée spécialiste des systèmes d’information chez Mazars. Véritable état d’esprit général et culture d’entreprise, elle doit être affaire de tous pour se concrétiser. L’open innovation fait appel à tous les acteurs de l’ETI, internes et externes car tous doivent en être les contributeurs : équipes, clients, acteurs du tissu local, étudiants, chercheurs… Peu à peu, on acculture les collaborateurs aux enjeux inhérents à la transformation, donnant ainsi à tous l’opportunité de contribuer à l’amélioration de l’offre de l’entreprise.
Pour ce faire, les ETI ont désormais recours à des pratiques empruntées à la tech à l’instar du hackaton ou des boîtes à idées digitales pour centraliser et partager les suggestions. Affaire de chacun, le succès de l’entreprise appartient à tous : cela peut être, par exemple, une première approche pour sourcer les start-ups dont l’activité est en rapport avec la recherche de l’entreprise. Une fois tout l’écosystème embarqué, la difficulté reste de gérer les peurs ou le protectionnisme excessif, principal frein à l’open innovation. « Dans le domaine de l’assurance ou de la banque notamment, on a vu de belles « coopétitions » entre sociétés concurrentes sur des sujets sensibles comme la gestion des données ou la blockchain. L’idée est de rassembler les experts d’un secteur pour mieux envisager demain. » note Florence Sardas.
Sous haute surveillance
Autre axe de vigilance, la cybersécurité. Une étude (1) a révélé que 78% des dirigeants de l’industrie exprimaient des craintes liées au risque de cyberattaques, d’ailleurs 40% des entreprises industrielles en ont déjà été victimes. En effet, sous l’impulsion des technologies de rupture, la frontière entre le monde physique et digital s’amenuise et accroît par conséquent la vulnérabilité logicielle et informatique. En outre la course à l’innovation contraint à des process très courts : lors de l’acquisition de start-up par exemple, il est essentiel, en amont, de s’assurer de la sûreté des nouvelles technologies qui entrent dans la sphère de l’ETI. Au titre de certifications telle que l’ANSSI, certains cabinets de conseil peuvent accompagner l’entité dans la sécurisation de ses outils et données. « L’idée est d’arriver très en amont et d’évaluer le risque bien avant d’y être exposé. » conseille David Luponis, associé expert en cybersécurité chez Mazars. Le mot d’ordre ? Anticiper !
Source : (1) Etude Mazars/Opinionway. Mai 2018