Décrochage ou trou d'air pour l'activité?
Ainsi donc, l'activité dans le secteur privé français a enregistré en septembre son plus fort repli depuis avril 2009, selon l'indice PMI publié jeudi par le cabinet Markit. Faut-il craindre une brutale plongée dans la récession ou un simple trou d’air ?
Pour comprendre ce qui se passe, il faut remonter au printemps : en avril et mai, les carnets de commandes des entreprises se vident brutalement, notamment dans l’industrie. Un phénomène sans doute amplifié par l’approche de la présidentielle, traditionnellement propice à l’attentisme. Pris de court, les chefs d’entreprise n’ont pas ajusté leurs cadences de production, ce qui explique pourquoi le PIB ne s’est pas contracté au deuxième trimestre malgré le décrochage de la demande.
Stockage au printemps, déstockage en été
Mais attention : ce décalage a provoqué un gonflement des stocks dans les entrepôts, comme le montre notre graphique. Conséquence : les entreprises préfèrent aujourd’hui produire moins pour écouler leurs surplus, ce que reflète le décrochage du baromètre PMI. Il y a fort à parier du coup que l’activité se contractera davantage au troisième trimestre que ne l’estime aujourd’hui la Banque de France (-0,1%).