Et si nous devenions "durables"
Non à la sinistrose ambiante. Alors que les résultats des Européennes provoquent des réactions en chaîne sur fond de gueule de bois, je préfère vous parler de l'avenir. Et croire plus que jamais à la capacité des hommes et des entreprises à rebondir. Et si nous parlions de "symbiose industrielle".
En voilà un "séisme" qui pourrait se révéler finalement très sympathique. Un séisme ou plutôt une opportunité de faire bouger les lignes. La symbiose industrielle ne vous dit peut-être rien mais elle pourrait être plus que salutaire pour notre économie. Il s'agit de l'utilisation par une entreprise ou un secteur, de produits dérivés que ce soit l'énergie, l'eau ou des matériaux émanant d’une autre entreprise ou d’un autre secteur. L'économie circulaire sous tous ses formes. Cela peut être les déchets alimentaires qui vont servir pour les animaux d'élevage ou encore des déchets industriels non toxiques qui permettront de fournir de l'énergie. Le Royaume-Uni est un pionnier de cette symbiose industrielle. Raymond Paquin, chercheur à l'Université Concordia qui a regardé de près ce qui se passe Outre-Manche estime dans une étude récente que cette écologie industrielle pourrait avoir des retombées positives sur l'environnement et l'économie. "si les entreprises considèrent leurs déchets comme une ressource potentielle, elles peuvent les retraiter et les vendre à d'autres sociétés qui en feront bon usage." Une mine d'or à portée de main. Et d'ajouter "Chez les entrepreneurs futés, ce principe fait maintenant partie intégrante des stratégies fondamentales en matière d'environnement".
Trouver des moyens
Meilleur exemple: Kalundborg au Danemark. Dans cette commune de 20 000 habitants, le réseau est composé d’entreprises privées et publiques liées par plus d’une vingtaine de contrats d’achat et de vente de sous-produits issus des productions industrielles. Les produits résiduels, vapeur, cendres, gaz, boue sont échangés d’une industrie à l’autre au sein d’une boucle fermée.Il a fallu du temps mais cette petite ville est devenue un symbole. Le professeur Paquin a donc étudié des milliers de sociétés du Royaume-Uni engagées dans une démarche de symbiose industrielle. Conclusion: ces partenariats commerciaux ont d'ailleurs favorisé la croissance de nombreuses entreprises. Ils ont ainsi recruté des employés et développé de nouveaux créneaux pour gérer leurs échanges. Preuve qu'avec un peu de bon sens. La société a besoin d'idées neuves et de faire bouger les modèles.Au Royaume-Uni, ce sont des partenariats publics-privés qui permettent de financer ces projets. Des incitations législatives et économiques sont indispensables. Pour voir, loin, très loin, au-delà de toute échéance. A bon entendeur...