L'écologie, c'est super Royal !
Le débat sur la transition énergétique va-t-il finir de pâtiner ? Philippe Martin, si discret n'aura donné de la voix qu'un jour de circulation alternée, Ségolène Royal reprend la main. Avec un prime un super ministère. Alors simple affichage ou pas ?
Ségolène Royal devient la numéro 3 du gouvernement. Les écologistes quittent la place mais François Hollande a décidé de donner un nouveau coup de booster aux questions de développement durable. Comme au bon vieux temps d'Alain Juppé et Jean-Louis Borloo. c'est donc un super ministère qui voit le jour, écologie, développement durable et énergie sur les épaules de l'ancienne candidate à la présidence. Elle le souhaitait. L'idée est au moins judicieuse. Combien de responsables d'entreprises m'ont avoué errer d'un bureau à l'autre pour savoir qui pourrait prendre en charge leur dossier si transversal. Un grand pôle de décisions pour un dossier délicat: la transition énergétique. Le texte doit être transmis sous peu au conseil économique et social. Le vote est prévu avant la fin de l'année. Mais dans les coulisses c'est toujours le plus grand flou. "Produire différemment", c'est l'un des 3 objectifs fixés par François Hollande à son "gouvernement de combat" "C’est l’exigence de la transition énergétique, pour préparer la France de demain à être moins dépendante du pétrole comme du tout nucléaire. A prendre de l’avance sur les industries vertes", a précisé le chef de l'état dans son récent discours.
Mia et choix radicaux
L'objectif reste la réduction de 75 % à 50 % de l'électricité d'origine nucléaire et donc la fermeture des centrales les plus exposées à la censure de l'Autorité de sûreté nucléaire.
Mais par quelle énergie les remplacer ? Beaucoup disent que ce n'est pas en une dizaine d'années que les technologies seront suffisamment mûres. Il y a les choix économiques, à court terme et la réalité énergétique à plus long terme. L'Allemagne jongle actuellement avec sa délicate et coûteuse politique. Facile aussi de critiquer ceux qui créent une première. Cette transition énergétique allemande a au moins le mérite d'être un simultateur d'innovations. La tâche s'annonce donc lourde pour Ségolène Royal qui a déjà été ministre de l'environnement entre 1992 et 1993. La présidente du conseil de Poitou Charentes, qui selon certains n'aurait pas l'intention de quitter son poste, a aussi connu un échec industriel avec la liquidation judiciaire de Mia qui avait repris l'activité électrique de l'ancien équipementier Heuliez, lui aussi liquidé. Bref la mobilité durable ce n'est pas du gâteau. Pour son grand retour, Ségolène Royal va devoir mettre les bouchées doubles. Après tout, ne disait-elle pas au lendemain des municipales: "Un changement de rythme d'abord. Les résultats doivent être au rendez-vous. Un changement de méthode, ensuite...Les Français attendent d'y voir clair pour savoir comment on va mobiliser les énergies"
Dans Paris Match récemment elle donnait un avant-gout de ses possibles choix «On ne peut plus se contenter d'un ravalement de façade, c'est trop tard. Il faut renverser la table, trancher, faire des choix radicaux." La femme a du culot et aime l'affichage médiatique. Va-t-on enfin parler plus ouvertement de développement durable et surtout donner une orientation précise, la fameuse "visibilité" réclamée à corps et à cris par certains ?