Mets un pied devant l'autre
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En matière de développement durable (responsable comme nous aimons à dire maintenant), il y a toujours la charge de la preuve. Il faudrait être 100 % irréprochable sinon autant rester chez soi. Mais l'homme comme l'entrepreneur grandit en marchant donc un peu d'indulgence...
Les géants de l'agro-alimentaire sont régulièrement montrés du doigt. Ces mastodontes qui vont récupérer sans vergogne des matières premières cueillies par des paysans pauvres voire leurs enfants pour fabriquer des produits bourrés de sucre, d'acides gras et autres cochonneries qui vont nous rendre tous obèses. Cela peut sembler caricatural mais le résumé est finalement assez bien vu. Disons-le: en la matière ils ne sont vraiment pas irréprochables. Et plus nous dégustons ses barres chocolatées plus nous aggravons notre cas. C'est devenu une affaire de santé publique. Cinq fruits et légumes par jour, même nos enfants le lisent sur l'écran de la télé entre deux dessins animés japonais. Alors contraints ou forcés (?) ces mêmes grands noms commencent à diminuer le sucre et à incorporer quelques ingrédients un peu moins mauvais pour la santé. Nestlé défend ainsi sa stratégie de "création de valeur partagée". Le groupe se veut au plus près des filières d'approvisionnement. Il veille à la composition de ces produits et surtout aux attentes des consommateurs. Ce sont eux qui les font vivre. Jean-Manuel Bluet directeur du développement durable de Nestlé France en parlait ce matin lors d'une conférence organisée par l'agence de notation extra-financière Oekom Research. Tout n'est pas si rose. "Si nous voulions passer totalement en agriculture biologique nous devrions fermer nos usines." En ce qui concerne la filière cacao, le groupe qui s'engage contre le travail des enfants a conscience qu'il ne peut résoudre à lui seul cette problématique. Certains ne vont pas y croire, je suis plus optimiste. Car simplement un représentant d'entreprise ose dire qu'il y a matière à progresser. Il n'a pas toutes les cartes en main mais il essaie. Finalement le développement "responsable" amène à réfléchir au rôle de l'entreprise et à sa place dans un monde plus vaste. C'est déjà ça de gagné à l'heure où beaucoup croient détenir la solution ultime.