Pas facile de se renouveler
La conférence environnementale, c'est dans 10 jours mais difficile d'y voir clair sur les enjeux. Philippe Martin le ministre de l'écologie repousse le projet de loi sur la transition énergétique. Pendant ce temps-là, certains secteurs s'enfoncent. Et les vieux de la vieille brandissent leur étendard.
Le secteur solaire, qui employait encore "25.000 personnes en 2011", ne représente "plus que 6.000 emplois". Enerplan, le syndicat des professionnels de l'énergie solaire a tiré la sonnette d'alarme il y a quelques jours. Les mesures d'urgence annoncées il y a quelques mois par Delphine Batho ne semblent pas avoir eu d'effet. "il faut se développer sur son marché intérieur pour pouvoir un jour exporter" rappelle Enerplan. Le discours ne change pas finalement. Les inquiétudes sont aussi grandes que du temps du moratoire. Et rien ne progresse.
Le syndicat propose la refonte du modèle économique de rachat d'électricité, instituant l'autoconsommation pour les particuliers, et le lancement d'un appel d'offres de 1.000 mégawatts (MW) par an. Le coût reste encore lourd. Et les esprits ne sont pas prêts. Et quand on regarde du côté de l'Allemagne on peut se poser des questions. Angela Merkel qui a décidé en 2011 de renoncer au nucléaire à l'horizon 2022 et de miser sur les renouvelables se dit convaincue que c'était le bon choix. Le rythme d'installation de capacités de production renouvelable s'est accéléré. Le solaire, généreusement subventionné, a connu un boom. Le consommateur finance indirectement l'essor des renouvelables et grogne car le prix de l'électricité a grimpé de 70 %. Le stockage de l'énergie devient une priorité car la production de courant "vert" est aléatoire. Il faut gérer en permanence les fluctuations.
Charbon or not
Et voilà Gérard Mestrallet qui en rajoute une couche sûrement renforcé par le climat ambiant. "On ne peut pas laisser notre industrie énergétique européenne se détruire en partie, dans le silence et dans l'indifférence. Les énergie renouvelables coûtent cher" précise le patron de GDF-Suez, un groupe qui se tout de même aussi en pointe sur ces questions." Il faut sauver les centrales électriques à gaz européennes en rémunérant leurs capacités"
Et de brandir la menace du black-out. C'est vrai que lorsque nous n'avons pas assez d'électricité nous allons chercher du renfort du côté de ces centrales. Beaucoup deviennent vétustes. Il ne faut pas le négliger. Et si on ajoutait un peu d'hydroélectricité ou d'énergie éolienne ? Veut-on transiter au non? Le débat n'a rien donné. Un projet de loi ne sera pas conclu avant la fin de l'an prochain. Être vertueux ne présente pas que des atouts, je le concède.. Le charbon déferle en masse sur l'Allemagne, les émissions de CO2 augmentent. Comment le pays va-t-il passer le cap ? Faut-il pour autant rester sur nos certitudes ? "Le reste du monde croit fermement que si quelqu'un peut y arriver, ce sont les Allemands", s'est vanté récemment Angela Merkel, "ce n'est pas facile mais nous pouvons le faire".