Pédaler, pas si facile pour tout le monde
Les Parisiens sont dépressifs et ronchonnent beaucoup. Mais au moins ils ont une chance: avoir des Velibs. Et je me demande, si finalement, sans le dire, cela ne les rendrait pas un peu...heureux...De quoi donner des envies aux autres...enfin presque...
76 % des amoureux du pédalage sont des abonnés annuels à Paris. Autant dire qu'ils ne sont pas près de lâcher le vélo. Ce sont près de 24 000 de ces Vélib qui sont disponibles pour 110 000 trajets par jour. Il faut bien reconnaître que l'on en retrouve certains démantibulés au coin d'un rue. Mais globalement les Parisiens s'y sont plutôt bien mis.
Si l'on descend plus au sud, c'est la catastrophe. A Rome, les pistes cyclables ne ressemblent pas à rien. Elles sont envahies par les voitures garées et les piétons. Parfois recouvertes de déchets. Et surtout pleines de trou. Un gruyère n'y reconnaîtrait pas ses petits. Il y a des Italiens qui persistent et signent comme Alessandro, 42 ans qui affirme avoir crevé deux fois en une semaine, "à cause des ferrailles qui obstruent la piste'. la municipalité ne doit pas aimer les vélos. On ne compte qu'une centaine de kilomètres de pistes. Et oubliez le Vélib à l'Italienne. L'expérience a été tentée mais les vélos ont été volés...de là à en tirer des conclusions hâtives sur le manque de moralité de nos voisins, il n'y a qu'un pas. Allons donc voir ailleurs si l'herbe est plus verte.
Pas au-delà de 117 kilos
New-York se lance dans l'aventure avec les Citi Bike, équivalents du Vélib' 6000 premiers exemplaires doivent leur apparition ces jours-ci dans 330 stations à Manhattan et Brooklyn. déjà 5000 inscriptions en ligne, on peut se dire que c'est très encourageant. Mais non! La colère gronde. Les riverains sont inquiets. Tous les arguments fusent: «Vous vous rendez compte, des étrangers vont venir de toute la ville, ils vont fumer des cigarettes et faire du bruit toute la nuit» «Ce n'est qu'une question de temps avant qu'un enfant ou une personne âgée se fasse renverser par un touriste inconscient sur le trottoir», Un restaurateur furieux a même été délogé après un sit-in à Manhattan. Et pas question de faire des comparaisons avec Paris. Christopher Petkanas, auteur américain qui a longtemps vécu en France, trouve fort regrettable que l'on devine le logo de la Citibank sur les bornes et les vélos. «C'est horrible! Et regardez-moi ça, c' est une lumière, ce truc immonde?". Sans parler de la limite de 117 kilos imposés aux cyclistes. Les Big Mac auraient-ils raison des motivations de certains ? Il est donc loin le temps où Mac Mahon disait:" Si la réincarnation existe, j’aimerais revenir en selle de vélo pour dames".