Rendez-vous manqué
J'aurais voulu y croire, j'aurais aimé y croire. Mais voilà la deuxième conférence environnementale n'a rien révolutionné. Et pourtant nous avons une opportunité de faire évoluer nos modèles.
L'écologie reste plus que jamais associée à l'idée de "payer". Nous retiendrons donc de cette conférence environnementale-la deuxième du genre-la nouvelle taxe carbone sur l'énergie ou contribution climat-énergie. Je n'ai pas encore tout compris sur les modalités. Il s'agit de ne pas ajouter un impôt supplémentaire. Ménages et entreprises seront sollicités. Au final 1 milliard d'euros supplémentaires dans les caisses en 2016.
Par ailleurs le nucléaire est mis à contribution: "une partie des gains financiers perçus sur le parc nucléaire existant" sera mobilisée, nous dit Jean-Marc Ayrault. De quoi réjouir certains écolos. Mais dans le même temps tout le monde n'est pas concerné. Les secteurs des transports et de la pêche y échappent, ce qui fait grogner les agriculteurs.
Plus de transition énergétique qu'écologique
Par ailleurs pas un mot du premier ministre en conclusion sur la fiscalité du diesel. Le sujet est plus que délicat: plus de sept Français sur dix (72%) sont opposés à un relèvement des taxes sur le diesel, l'argument de l'impact sur le pouvoir d'achat l'emporte sur celui de la pollution et des risques sanitaires, selon un sondage BVA. Voilà qui a le mérite d'être clair.
Ce sont 5 tables-rondes qui avaient été organisés durant deux jours mais rien de concret au final sur recyclage, éco-conception, allongement de la durée de vie des produits pour préserver les ressources, l'emploi, l'eau, l'éducation et la biodiversité marine. François-Michel Lambert, député et Président de l’Institut de l’économie circulaire déplore que "celle-ci ait été limitée essentiellement à l’amélioration du recyclage des déchets et à une logique filière. La France reste donc encore sur un modèle linéaire où l’on ne fait que traiter les déchets, conséquences d’un système bientôt à bout de souffle." Donc au final les entreprises bougent et l'exécutif attend. D'ailleurs aucun entrepreneur n'était présent, seulement les représentants du patronat.
Pour Jean-Marc Ayrault "le tournant écologique de la France est un parcours difficile et parfois conflictuel". Il défend une écologie "positive", "sociale" et "optimiste". Je vois très bien les difficultés, j'ai plus de mal à être positive aujourd'hui.