Rentrée boursière: entre brouillard et épouvantails
Le mois de septembre est à peine commencé, et les marchés ressemblent déja à un paysage de mi-novembre...
Après une phase de beau temps, retour d'un ciel bas sur les champs en jachère, et quelques ombres inquiétantes. Globalement, l'été s'est bien passé, grand calme, pas grand monde sur les marchés (d'ailleurs, combien d'observateurs s'escriment à dire qu'il N'Y A PAS de marché en ce moment?), mais quand même une tendance positive et des actions à acheter. Le Standard and Poor's 500 a pris 10%, malgré une crise européenne toujours pas résolue, une croissance américaine toujours très molle, un ralentissement toujours plus sensible de la croissance en Asie et dans le reste des pays emergeants... Sans oublier le principal: des marchés financiers ne doivent leur survie qu'à un coeur artificiel alimenté par les grandes banques centrales. Et c'est ce dernier point, le plus fâcheux, qui est finalement à l'origine de cette relative bonne santé estivale des marchés. "Chic chic chic, la rentrée s'annonce, et les injections de liquidités vont recommencer ! Vite vite vite, achetons des actions!"
Mais voilà. La rentrée c'est aussi reprendre dans le pare-brise quelques fondamentaux. Premier coup de semonce avec la fournée de statistiques macro de ces derniers jours... Directeurs d'achats, PMI, ISM, peu importe comment on les appelle, en Chine, en Amérique et en Europe le ralentissement se poursuit. Les déséquilibres du marché obligataire provoquent des aberrations rarement observées. Inversion de courbes de taux long et court terme dans certains pays. Taux négatifs pour la dette allemande et française a court terme. Même les rendements des émissions obligataires d'entreprises doivent être reajustées à la baisse. Et ça ne dérange personne. Au contraire, la gestion obligataire est celle qui aura le plus attiré de capitaux sur le mois de juillet dernier en zone euro, un record depuis 2007 à plus de 10 milliards d'euros.
Et dans ce contexte redevenu très brumeux, le premier épouvantail... et quel épouvantail! Le plus puissant du monde, Goldman Sachs soi-même, qui tire la sonnette d'alarme. Attention aux "sorcières" du 14 septembre prochain! Ca risque de secouer à la tombée à échéance des contrats à terme et des options sur indices... Le marché anticipe des actions trop fortes des banques centrales. Elles devraient agir certes, mais pas de quoi inscrire une hausse de cette ampleur dans les cours. D'où mini-bulle. D'où explosion d'une mini-bulle a prévoir. Et achetez des options de vente sur le S&P 500 en prévision d'une forte baisse. Ce qui inquiète Wall Street, d'ores et déja, c'est que Goldman est la seule banque a prendre un pari aussi tranché en ce moment. Et ce n'est pas dans ses habitudes.
Voilà sans doute ce qui nous attend pour ce début d'automne boursier... des marchés aux volumes très faibles mais plus pour longtemps... où celui qui dégaine le premier fera la tendance, et où les déséquilibres sont tels que les réactions s'annoncent totalement imprévisibles. Et donc toujours plus passionnantes à suivre !
Eh oui, il existe, ce marché existe, quand même!!
Bonne rentrée!