Un Airbus qui manque d'énergie
La France et l'Allemagne c'est décidément, je t'aime moi non plus. L'Airbus de l'énergie n'est pas prêt de décoller. Berlin ne fait preuve d'aucun enthousiasme et j'avoue comprendre un peu les Allemands.
D'un côté un Etat qui tourne radicalement le dos au nucléaire, qui depuis des années a développé les énergies renouvelables même s'il lève un peu le pied et qui mise à fond sur la biomasse. De l'autre côté un chef d'état qui annonce vouloir faire passer la part du nucléaire de 75 à 50 % sans fixer de grandes lignes directrices, un gouvernement qui laisse l'éolien et le solaire s'embourber et qui prône la biomasse sans donner d'impulsion. France et Allemagne ont une vision radicalement opposée de l'avenir de l'énergie. Alors quand François Hollande lance qu'il veut créer une grande entreprise franco-allemande pour la transition énergétique cela fait pschitt. Le 16è conseil des ministres franco-allemand, était consacré la semaine dernière aux thèmes de l’énergie, de la défense et de la fiscalité. Mais plus question d'Airbus . François Hollande et Angela Merkel préfèrent parler d’une « plateforme qui puisse accélérer l’efficacité énergétique, amplifier encore l’effort pour les énergies renouvelables et stocker l’énergie », selon les mots du président français. Elle devra œuvrer au développement de « partenariats industriels et technologiques » dans les domaines clés de la transition énergétique. Rien de plus précis.
Stratégies différentes
Il faut quand même rappeler qu'un office franco-allemand des énergies renouvelables a déjà été créé il y a tout juste un an. Extérieurement tout va bien, La France et l’Allemagne sont « en total accord » pour mener ensemble une transition énergétique « avec ambition ». dans la réalité cela semble moins clair. Une piste peut-être: une usine de panneaux photovoltaïques. L’Institut Fraunhofer ISE de Fribourg, le CEA-Ines français et un institut de recherche suisse y travaillent . Une multitude de projets pourraient voir le jour. Pour de vastes projets impossible d'avancer seul. Même le ministre de l'écologie si discret Philippe Martin le reconnait :" les deux capitales ont des stratégies énergétiques un peu différentes". C'est peu de le dire...